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Une collection unique de vitraux anciens à la Bibliothèque grâce à de généreux dons

Une chronique de Valérie Boulva

L’un des projets qui tient particulièrement à cœur à l’équipe de la Bibliothèque est le renouvellement de la mise en réserve de l’exceptionnelle collection de vitraux anciens, c’est-à-dire la fabrication de nouveaux rangements destinés à améliorer sa conservation, son examen et sa manipulation par les chercheurs. Cette collection compte quelques centaines de panneaux et de fragments de vitraux, dont la majorité date du Moyen-Âge, de la Renaissance et de l’époque moderne. Elle constitue un exemple précieux de l’art des maîtres verriers français des siècles passés.

Unique et rare par ses dimensions et sa qualité dans une institution publique canadienne, cet ensemble s’est principalement construit grâce aux généreuses donations des frères Claude et Jean-Guy Violette. En 1969 à Paris, les deux hommes avaient acheté des vitraux et des fragments de vitraux, lors de la vente de la collection du peintre verrier et collectionneur Michel Acézat, à l’Hôtel Drouot. À l’origine, Claude voulait en décorer son domicile et son restaurant montréalais, alors que Jean-Guy souhaitait en faire bénéficier les étudiants en art médiéval de l’Université Laval. C’est Jean-Guy, alors lui-même étudiant au doctorat en art byzantin à Paris, conseillé par son ami Paul Popesco, spécialiste des vitraux de la cathédrale de Chartres et secrétaire du Corpus Vitraearum français, qui a fait le choix et l’acquisition des pièces destinées à traverser l’Atlantique. Ce corpus inclut, entre autres pièces d’exception, quatre figures d’un arbre de Jessé, une Tentation du Christ, un chanoine attribué au verrier Jean de Caumont et une grande Vierge à l’enfant en quatre panneaux.

En juillet 2017, la professeure Claire Labrecque a identifié la provenance de ce vitrail appartenant à l’Université Laval. Il s’agirait d’un vitrail du verrier Jean de Caumont représentant le chanoine Jacobus Lacopius, de l’ancienne abbaye de Parc à Louvain, en Belgique. Un article consacré à cette attribution a été publié dans Vidimus en 2018.

Quatre belles pièces acquises par l’artiste Marius Plamondon ont aussi été offertes à l’Université Laval par sa veuve Muriel Hall. Rappelons que Plamondon a aussi été professeur de sculpture et de vitrail à l’École des beaux-arts de Québec. L’origine de ces vitraux demeure obscure, en dehors d’une rosace trouvée chez un antiquaire parisien, qui proviendrait du Nord de la France et dont la création remonterait aussi loin que les années 1250.

Mise en valeur

Cette collection fera l’objet d’une publication par les professeurs Claire LaBrecque de l’Université de Winnipeg, James Bugslag de l’Université du Manitoba et feu Roland Sanfaçon, professeur émérite de l’Université Laval, en collaboration avec le professeur Ivo Rauch, président du comité allemand du Corpus Vitrearum Medii Aevi et du Comité scientifique international pour la conservation des vitraux de l’ICOMOS/CVMA. L’étude de ces auteurs figurera dans le deuxième volume d’une série de trois recensant les vitraux prémodernes dans les collections canadiennes, publié par le Corpus Vitrearum Canada. L’avancée du projet a malheureusement été retardée par la pandémie actuelle.

Ce n’est qu’après la publication de ce catalogue papier que sera diffusée l’intégralité de la collection sur Kalos, la plateforme de collections numériques de la Bibliothèque de l’Université Laval. En attendant, nous vous invitons à découvrir sur votre écran la dizaine de vitraux qui s’y trouvent déjà et qui donnent un aperçu de ce trésor. Chaque vitrail y est montré par deux photographies. L’une met en valeur les coloris des verres éclairés comme dans leur lieu d’origine, alors que la seconde permet de mieux percevoir la matérialité des pièces: plomb, dessin en grisaille, détails et état des verres. La mise en ligne de l’intégralité de cette collection permettra de souligner à la fois la générosité des donateurs et la valeur artistique et scientifique de leur don, en plus de rendre accessible une collection unique à la communauté de recherche et au grand public.

Tentation du Christ, vers 1170-1180, provenant vraisemblablement de la cathédrale de Troyes. Photos sans et avec éclairage frontal.

Renouvellement de la mise en réserve

Les vitraux sont traditionnellement constitués de verres colorés et parfois dessinés, assemblés les uns aux autres par des baguettes de plomb. Confronté aux aléas du temps et du climat, de la lumière, de la poussière et de la condensation, le verre peut se salir, se casser ou subir d’autres formes d’altération attribuables à sa composition chimique et physique ou à ses procédés de fabrication. Les plombs peuvent aussi se détériorer. Certaines conditions environnementales, présentes dans de nombreux musées, peuvent ainsi favoriser la corrosion qui se présente sous la forme d’une fine poudre blanche: une humidité relative trop élevée – ce qui est souvent le cas en été – et la proximité de matériaux acides.

Une conjonction de facteurs a favorisé la détérioration des plombs au fil du temps, le premier étant le temps! Une nouvelle mise en réserve s’impose. Ici, la mousse ancienne doit être changée pour un matériau non acide et supportant mieux le poids de ce fragment de vitrail. Mieux conservés, les quelques centaines de fragments des collections pourront être manipulés et étudiés en toute sécurité.

C’est lors d’une séance photo que nous avons remarqué un début de corrosion des plombs sur certains vitraux. Visiblement, les matériaux dans lesquels ils étaient rangés ne permettaient plus de conserver adéquatement la collection. Nous avons donc rapidement mis en place un plan d’action pour remédier à la situation. Le soutien du Centre de conservation du Québec a été requis pour établir un protocole de nettoyage et de rangement normalisé. Le travail commencera par le nettoyage sécuritaire des poussières: aspirateur à filtre HEPA, brosses, masques N95, gants de nitrile et blouses jetables, presque comme aux soins intensifs! Après avoir été nettoyés, les plaques et les fragments seront déposés sur des supports conformes aux normes muséales, puis rangés dans des mobiliers appropriés.

Cette nouvelle mise en réserve aura plusieurs effets positifs: d’un côté, améliorer la conservation des artefacts et permettre leur manipulation sécuritaire en minimisant les risques de bris ou de déformation; de l’autre, diminuer les risques pour la santé des travailleurs et des chercheurs appelés à les manipuler. Ainsi, par notre travail quotidien, nous nous assurons de préserver ces trésors arrivés jusqu’à nous depuis le Moyen-Âge, de faire connaître à nos contemporains le patrimoine qui nous a été confié et de le transmettre dans le meilleur état possible à ceux qui nous suivront. N’est-ce pas une grande chance et une grande responsabilité?

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