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Informations sur le séjour de mobilité

  • Période du séjour à l’étranger: 2025-05-02 - 2025-07-06
  • Pays et ville du séjour: Thiès, Sénégal
  • Programme de mobilité: Stage international et interculturel
  • Programme d’étude: Baccalauréat en Éducation au préscolaire et en enseignement au primaire
  • Faculté: Sciences de l'éducation
  • Partenaire: Société mer et monde (montréal, canada)
  • Courriel de l'étudiant:
  • Rapport coup de cœur par le BI

Évaluation générale du séjour à l’étranger

Appréciation générale de votre séjour

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Avant le départ

Visa

  • Avez-vous eu besoin d’un visa?

    Non

Préparation générale

  • Cinq choses à apporter, autre que votre ordinateur et votre appareil photo?

    Je recommande d’emporter une serviette en microfibre qui se révèle très utile pour les diverses activités. Il est aussi intéressant d’amener une robe et des jupes longues qui sont idéales pour les cérémonies religieuses. Pour les journées à l’école, je conseille d’avoir un petit sac et un étui pour les prises de notes et le transport du matériel. Il est intéressant d’emporter des objets de divertissement pour les moments de pause qui peuvent être fréquents lors des premières journées passées avec la famille comme des livres, des fils pour créer des bracelets, des cahiers de sudoku, etc. Enfin, une bouteille antimoustique est indispensable, car il est fréquent de se faire piquer les soirs notamment dans les villages.

  • Si l'expérience était à refaire, y a t-il des aspects de votre préparation auxquels vous accorderiez plus d'importance ou que vous feriez autrement?

    Pour la préparation, je ne recommande pas d’apporter de matériel pédagogique tel que des livres pour les enfants ou des cartons de couleur. Ces objets n’ont malheureusement pas été utilisés en raison du contexte spécifique et des besoins réels dans l’école. Tout le matériel nécessaire à l’apprentissage est accessible sur place au Sénégal, il est donc préférable d’utiliser celui-ci au lieu d’en apporter dans sa valise. De plus, pour la préparation, il aurait été pertinent de concevoir un cahier d’environ 50 pages environ regroupant différentes sections : l’horaire du stage, un dictionnaire de base en wolof et en sérère, l’emploi du temps de l’école, mes planifications, etc. Cet outil aurait facilité l’organisation et le suivi des diverses informations reçues ou apprises tout au long du séjour.

Accueil

  • Appréciation générale de l'accueil que vous avez reçu:

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  • Décrivez les aspects de la structure d’accueil de votre milieu d’études ou de stage que vous avez le plus appréciés (mesures et programmes d’accueil, personnes-ressources, journées d’orientation, etc.):

    L’accueil a été l’un des aspects les plus positifs de mon séjour. Tout au long de cette expérience, j’ai ressenti un grand réconfort ainsi qu’une réelle ouverture de la part des nombreuses personnes rencontrées. Dès notre arrivée à l’aéroport, Adèle nous a accueillis avec un large sourire. Elle a immédiatement commencé son rôle d’accompagnatrice en nous présentant l’horaire et le fonctionnement des jours à venir. Lors des activités de la session d’intégration, nous étions toujours encouragés à poser nos questions et à exprimer nos inconforts. Toutes les personnes présentes faisaient preuve d’une grande écoute face à nos besoins et nos inquiétudes ce qui nous a permis de créer rapidement un lien avec le personnel de Mer et Monde. La première rencontre avec l’équipe de travail a été brève en raison d’une sortie scolaire, mais nous avons tout de même pu explorer les alentours et découvrir l’emplacement de notre classe. L’accueil dans le milieu de stage a été particulièrement marquant : tous les élèves se sont mis en rang pour nous chanter une chanson de bienvenue. Galiah et moi avons pu ensuite nous présenter avec le soutien de la directrice. Dès les premiers instants en classe, j’ai eu plusieurs échanges avec mon enseignante associée afin de comprendre l’organisation du stage et le fonctionnement de la classe. Nous avons également été rapidement intégrées aux discussions durant la récréation avec les autres enseignants, ce qui a facilité la création d’un lien avec eux. Tout au long du stage, le personnel enseignant nous a invités et accompagnés lors des diverses festivités et activités scolaires ce qui nous a permis de toujours se sentir incluses dans les murs de l’école. D’ailleurs, plusieurs anecdotes cocasses en ont découlé. L’accueil au sein de la famille s’est également très bien déroulé. J’ai rapidement pu discuter avec chaque membre et même aller visiter une partie de la famille habitant un peu plus loin. Dès les premiers jours, j’ai senti que j’étais prise en considération et j’ai reçu plusieurs attentions touchantes. Les discussions et les activités avec la famille ont graduellement augmenté ce qui m’a permis d’établir une routine avec eux et de prendre part aux tâches familiales. Je me suis réellement sentie intégrée, comme un membre à part entière. Tout au long du séjour, chaque membre de ma famille m’a traité avec douceur et bienveillance. J’étais entourée, soutenue et très bien encadrée.

Études et stages

  • Appréciation générale des activités académiques ou de stage:

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  • L'encadrement dans votre lieu de stage (interaction avec le partenaire et les responsables du stage, etc.) :

    De manière générale, l’encadrement dans le milieu de stage était tout à fait adéquat. Je me sentais à l’aise de poser toutes mes questions à mon enseignante associée, tant sur le plan pédagogique que sur les méthodes d’enseignement. Elle était toujours disponible pour répondre à mes incertitudes et m’a accompagné avec bienveillance en me fournissant des rétroactions continues et constructives. Elle m’encourageait à effectuer les prises en charge et à sortir de ma zone de confort dans la conception des leçons. La directrice de l’école faisait également preuve d’une grande ouverture et d’une forte disponibilité pour répondre à mes questions que ce soit en lien avec l’horaire de l’école ou d’autres tâches connexes à l’enseignement. L’encadrement offert au sein de mon école de stage a donc été, de mon point de vue, parfait. Cependant, je trouve qu’il a eu un petit enjeu concernant la coordination entre l’organisation Mer et Monde et le milieu de stage en particulier en ce qui a trait aux objectifs et aux procédures. En début de séjour, nous avons reçu un horaire structuré de la part de monsieur Thomas précisant les attentes pour chaque semaine : une semaine d’observation, suivie d’une semaine avec une leçon à piloter par jour, puis une dernière avec deux leçons ou plus quotidiennement. J’ai été ravie de connaitre cet horaire qui m’a permis de mieux comprendre le déroulement du stage et les attentes associées. Cependant, j’ai été surprise d’apprendre que la directrice de l’école n’avait pas reçu cet horaire. Elle n’était donc pas informée des objectifs fixés par l’organisation à notre égard ni au courant de l’horaire du séjour incluant les journées d’absence pour les rencontres avec Mer et Monde ainsi que la date de fin du séjour. Ce manque de communication nous a parfois placés dans une position délicate, car nous devions adresser les diverses consignes de l’organisation ce qui pouvait entraîner des incertitudes par rapport au déroulement adéquat pour nous et le milieu de stage. L’aspect à améliorer serait donc la communication entre le partenaire local (la direction de l’école) et le superviseur de stage (Monsieur Thomas). Une meilleure communication permettrait d’assurer un encadrement plus clair, cohérent et rassurant pour les stagiaires.

  • La facilité à obtenir de l'information, du matériel nécessaire à la réalisation des activités de stage, des documents demandés, etc. :

    Durant le séjour, l’accès à l’information, aux documents et au matériel nécessaires à la réalisation des activités de stage s’est avéré simple et efficace. Mon enseignante associée m’a fourni tous les éléments à considérer pour la préparation et la mise en œuvre de mes leçons. Elle partageait régulièrement avec moi des exemples de fiches pédagogiques, ce qui me permettait de m’assurer que mes propres fiches étaient complètes et couvraient l’ensemble des notions de la leçon. Lors des évaluations, je recevais toujours une copie ce qui me permettait de prendre part à la correction. J’ai également pu utiliser les dictionnaires de l’école lors d’une activité de grammaire sur les synonymes. Les seules informations parfois transmises de manière tardive concernaient davantage les activités organisées par Mer et Monde comme l’heure et le lieu de rassemblement ainsi que l’heure de retour. Toutefois, ces informations étaient moins importantes pour le déroulement du stage, donc leur communication plus tardive n’a pas posé de problèmes majeurs.

  • La charge de travail, l'horaire, les modes d'évaluation, etc. :

    Selon moi, la charge de travail, l’horaire et les modes d’évaluation proposés durant le stage étaient tout à fait adéquats. L’horaire et la progression de la charge de travail présentés par Monsieur Thomas permettaient une intégration graduelle dans les tâches enseignantes ce qui a contribué à diminuer le stress souvent associé aux stages. De plus, la flexibilité quant au nombre de pilotages offrait à chaque stagiaire de pouvoir s’impliquer selon leur aisance. Par exemple, étant en fin de parcours au baccalauréat et ayant complété mon stage 4, je me sentais suffisamment à l’aise pour piloter plus d’une leçon par jour. La charge de travail était donc bien adaptée à l’aisance et à la réalité de chaque stagiaire. Les modes d’évaluation étaient également pertinents. Mon enseignante associée m’observait régulièrement et me fournissait des rétroactions après chaque pilotage. De son côté, Monsieur Thomas est venu m’observer lors d’un pilotage à l’école puis il m’a dit des rétroactions constructives pour la suite de mon stage. Ces modes d’évaluation m’ont permis de bien progresser dans ma pratique pédagogique au Sénégal.

Vie pratique et pays d'accueil

  • Appréciation générale de la qualité de vie dans votre pays d'accueil:

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  • Durée du stage :

    9 semaines semaine(s)

Budget

Merci de détailler approximativement vos dépenses de base en dollar canadien. Ceci aidera grandement les futurs participants à planifier leur budget.

  • Coût du stage : (inscription, accueil, session d'intégration, hébergement, nourriture, supervision, transport local) :

    27$

  • Vaccination :

    124$

  • Aviez-vous accès à une cuisine?

    Non

  • Matériel & trousse de santé : (filets, médicaments, etc.) :

    28$

  • Billet d'avion :

    1579$

  • Assurances (/mois) :

    -

  • Communication (cellulaire, etc) (/mois) :

    40$

  • Dépenses personnelles (/mois) :

    -300$

  • Précisions :

    Pour la vaccination et les assurances, les coûts ont été plus faibles dans mon cas. Ayant déjà voyagé au Sénégal il y a sept ans, certains de mes vaccins étaient encore valides. De plus, j’étais couverte par des assurances voyage déjà en place, associées à celles de ma mère, ce qui m’a permis d’éviter des dépenses supplémentaires.

  • Avez-vous eu à faire des dépenses inattendues? Précisez :

    non

  • Est-ce que certains éléments étaient plus ou moins chers que ce que vous pensiez? Précisez :

    Non, la plupart des éléments sur place étaient offerts à un prix raisonnable. J'ai d'ailleurs été agréablement surprise de découvrir que les bouteilles d'eau de 10 litres ne coûtaient qu'environ $ canadien. J'ai donc parfois décider d'acheter les bouteilles au lieu d'utiliser mon filtre à eau.

  • Comment avez-vous géré votre argent dans votre pays d'accueil (ouverture d'un compte de banque, etc.)?

    Pour la gestion de mon argent durant le séjour, j’ai principalement utilisé les guichets automatiques situés dans les banques en utilisant ma carte de débit. Un seul retrait de 300 $ canadien effectué lors de la deuxième journée après mon arrivée au Sénégal m’a suffi pour l’ensemble du séjour. En ce qui concerne les données cellulaires pour le deuxième mois du séjour, j’ai téléchargé l’application Orange Money sur mon cellulaire et j’ai déposé de l’argent dans mon compte via un kiosque prévu à cet effet. J’ai transmis le montant en argent à la caissière qui a ensuite effectué le transfert directement dans mon compte Orange Money. Cette solution m’a permis de payer électroniquement mon forfait de données cellulaires pour la deuxième moitié du séjour.

Logement

  • Appréciation générale de votre logement :

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  • Précisez le type de logement :

    Résidence universitaire

  • Recherche et accès au logement (comment, quand et en combien de temps l'avez-vous trouvé, un quartier ou un type d'habitation à privilégier?) :

    La recherche du logement a été effectuée par l'organisme Mer et Monde.

Santé et sécurité

  • Quel a été le niveau de sécurité ressenti lors de votre séjour hors Québec et sur le campus de l'Université :

    Très sécuritaire

  • Recommandations:

    Tout est sécuritaire à Québec et sur le campus de l'université Laval.

Pays d'accueil

  • Que doit-on savoir à propos du transport (avion, train, autobus, taxi, bateau, vélo, coûts, cartes-rabais, etc.)?

    Au Sénégal, le taxi constitue le principal moyen de transport pour les déplacements quotidiens. Contrairement au Canada, les taxis n’ont pas de compteur. Il revient donc aux passagers de déterminer un montant avec le conducteur avant d’embarquer dans le véhicule. Il est primordial de négocier sinon un montant trop élevé peut être suggéré par le conducteur. Le montant pour chaque transport est déjà établi par l’organisme Mer et Monde, il est donc facile de pouvoir déterminer quel prix est adéquat selon la durée du transport. Pour un transport de 15 minutes, un montant de 1500 francs CFA (3, 70 $ canadien) a été déterminé. Cette référence permet ensuite d’estimer le coût pour d’autres déplacements durant le séjour. Je recommande d’avoir toujours en main le montant exact, car certains conducteurs peuvent ne pas avoir la monnaie nécessaire pour faire le change. Pour les taxis, il est également suggéré de prendre ceux de couleur orange et noir reconnus comme plus fiables, car ils possèdent obligatoirement un permis officiel de taxi.

  • Y a-t-il des lieux ou des choses à ne pas manquer (activités culturelles et touristiques, festivals, restos, auberges, parcs, centres récréatifs, etc.)? Avez-vous de bonnes adresses à donner?

    Je recommande vivement de visiter le marché de Thiès, car ce lieu permet de voir le fonctionnement quotidien des échanges commerciaux, dont les techniques de négociation, et pour effectuer des achats pratiques ou culturels. Je suggère également de se rendre à Popenguine lors du pèlerinage afin de pouvoir accueillir les marcheurs et d’effectuer la grande messe qui regroupe près de 26 000 personnes. Cet évènement est unique, car il permet de vivre une expérience humaine forte et de découvrir un lieu magnifique dans une atmosphère remplie de solidarité. Par ailleurs, les diverses activités touristiques effectuées avec l’organisme Mer et Monde comme la réserve de Bandia, le monument de la Renaissance africaine, l’île de Ngor, l’île de Gorée et la région de Somone sont à ne pas manquer. Ces sorties permettent de percevoir des paysages magnifiques, d’en apprendre plus sur l’histoire au Sénégal et de faire des découvertes uniques comme l’observation de la faune locale. Je recommande aussi de participer aux cérémonies religieuses organisées en famille comme la Tabaski, les premières communions, les baptêmes et autres. Ces moments sont riches en émotion et permettent de mieux comprendre les rites, les coutumes, etc.

Adaptation culturelle et sociale

  • Appréciation générale de votre adaptation et intégration dans votre nouveau milieu de vie :

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Veuillez décrire les aspects suivants de votre adaptation et de votre vie sociale :

  • Contact avec la population locale et création de nouvelles amitiés (créer des liens, intégrer des cercles sociaux, recommandations, etc.) :

    En étant intégré dans une famille locale, le contact avec la population s’est établi très rapidement. La principale barrière en début de séjour a été la langue : bien que tous les membres de la famille soient capables de s’exprimer en français, cette langue est peu utilisée dans les interactions quotidiennes, ce qui est tout à fait compréhensible. Toutefois, mon implication dans les tâches familiales, ma présence lors des discussions et moments partagés, ainsi que mes efforts pour apprendre et utiliser la langue locale ont été des éléments clés dans la création d’un lien fort avec la famille. Les nombreuses attentions et l’ouverture des membres de la famille m’ont motivée à m’investir pleinement dans la vie familiale et à saisir chaque petite occasion de passer du temps avec eux. Par exemple, lors de mon séjour, j’accompagnais régulièrement mes sœurs à la boutique, je participais à des tâches simples comme éplucher ou couper les aliments lors de la préparation des repas, j’assistais à la messe chaque dimanche et je me rendais aux répétitions de la chorale de l’église. J’ai même eu l’occasion de chanter avec la chorale lors de la dernière messe de mon séjour. Tous ces beaux moments ont permis de renforcer mes liens familiaux, mais aussi de m’intégrer dans le village. Des tâches quotidiennes comme aller chercher le pain le matin et la participation à divers évènements familiaux m’ont amenée à tisser des liens avec le voisinage et d’autres habitants du village. Je me sentais donc à l’aise de circuler et d’échanger avec les gens dans le village. L’école a également été un bon lieu pour créer des liens notamment amicaux. Les discussions pendant la récréation, l’entraide et le dévouement lors de la préparation des évènements scolaires ainsi qu’une belle disponibilité pour les tâches connexes ont favorisé le développement d’un beau lien avec les collègues et la directrice. Plusieurs anecdotes amusantes ont émergé de ces moments de complicité. Je recommande donc vivement de s’impliquer activement dans les évènements du milieu et de proposer régulièrement son aide pour diverses tâches. Pour les élèves, il est idéal d’initier le contact. Une simple salutation peut suffire pour briser la glace, car ils peuvent être parfois incertains de la manière de s’adresser à un adulte dans le contexte où le respect des figures d’autorité est fondamental. Je conseille donc d’avoir chaque jour une petite interaction avec chacun et de circuler régulièrement en classe afin de les soutenir dans la réalisation de leurs exercices. Ces gestes simples contribuent grandement à établir un lien de confiance et de proximité avec les élèves.

  • Quels ajustements avez-vous dû faire pour bien vous adapter?

    Afin de bien m’adapter, il m’a été nécessaire de revoir ma perception du temps et de la mise en action. Au Sénégal, il est courant d’attendre plusieurs heures avoir de pouvoir accomplir une tâche ou de passer de longs moments sans interaction, simplement assis à ne rien faire. Les temps morts occupent donc une place importante dans la routine quotidienne. Cet aspect contraste fortement avec le rythme de vie au Québec qui est généralement plus rapide en particulier avec mon mode de vie personnel, très actif. Chaque heure de ma journée est habituellement planifiée, dédiée à une tâche ou une activité, ce qui laisse peu de place à l’inactivité. De plus, dans la pratique enseignante au Québec, les temps morts sont perçus négativement, car ils peuvent rapidement nuire à la gestion de classe. On valorise un apprentissage dans lequel les élèves continuellement en action et une gestion de temps efficiente pour couvrir les différentes notions du programme. Il m’a donc fallu m’ajuster à ce nouveau rythme, plus lent, tant dans la vie quotidienne qu’à l’école. À l’école, plusieurs activités m’ont permis de faire cette transition : la circulation dans la classe, la prise de notes sur la pratique de mon enseignante associée, l’animation de petits jeux de transition et la correction d’exercices ont contribué à m’adapter à un rythme plus posé. À la maison, la lecture, les cahiers d’activités ludiques et la participation aux tâches ménagères m’ont aidée à combler les périodes d’attente pour contrer l’ennuie qui peut être ressenti par le mode de vie plus lent. Vers la fin du séjour, attendre plus d’une heure était devenu une situation fréquente et acceptable. Un autre ajustement important a concerné la relation avec les enfants. Au Sénégal, les enfants sont souvent perçus comme des apprentis adultes. Ils ont donc un rôle de soutien et d’obéissance envers les adultes dans le but de devenir, à leur tour, des adultes responsables. Cela implique qu’ils sont fréquemment sollicités pour accomplir diverses tâches, parfois jugées inappropriées selon les valeurs québécoises comme aller acheter de la bière pour un adulte ou sortir seuls dans l’obscurité pour faire des courses. Il m’a donc fallu adopter une posture d’observation sans jugement, notamment face à certains comportements que l’on pourrait qualifier discriminatoires ou autoritaires. En classe, je devais veiller à ne pas trop intervenir pour soutenir les élèves comme je l’aurais fait au Québec par exemple en prêtant du matériel scolaire, car cela pouvait rapidement déclencher 32 demandes d’un crayon de plomb ce qui devenait difficile à gérer. Cet ajustement comprenait également l’exposition à certaines formes de violence corporelle, observées tant à l’école que dans la vie quotidienne. En tenant compte du contexte éducatif et des réalités historiques et culturelles locales, il m’a été plus facile de comprendre, sans pour autant accepter, les raisons derrière ces pratiques. J’ai donc dû m’ajuster en n’intervenant pas lors de ces moments. Toutefois, après certains incidents, j’ai proposé des alternatives à mon enseignante associée comme l’exécution de plusieurs exercices physiques pour canaliser l’énergie des élèves ou l’impossibilité de pouvoir faire une pause de plus à l’extérieur durant les périodes en classe. Ces suggestions ont aidé à diminuer les gestes plus corporels ce qui représente pour moi des petites réussites personnelles.

  • Quels aspects de la culture de votre pays d'accueil avez-vous appréciés ou avez-vous trouvé difficiles?

    J’ai grandement apprécié l’esprit d’entraide qui est au cœur de la culture sénégalaise. Le vivre ensemble — « Nio Far » en wolof — est omniprésent dans les moindres moments du quotidien. Les gens sont toujours disponibles et enthousiastes à l’idée de soutenir un inconnu, un voisin, un membre de la famille, un collègue, ou toute autre personne. Même si ce geste d’aide peut parfois avoir des répercussions négatives sur eux-mêmes comme une perte financière, de la fatigue physique ou autres, refuser d’aider n’est tout simplement pas une option. Cette valeur profonde crée une atmosphère de collaboration, de bienveillance et de solidarité, perceptible à chaque instant. Il est presque impossible de se sentir seul au Sénégal. J’ai aussi été profondément touchée par le lien fort, presque fusionnel, qui unit les femmes. Qu’il s’agisse de la préparation d’un repas, d’un événement ou de toute autre tâche, chacune semblait instinctivement savoir quoi faire. Sans échange verbal, les gestes se coordonnaient avec fluidité comme s’il y avait une compréhension silencieuse entre elles. Observer cette harmonie était impressionnant. Une réelle force se dégageait de ces moments de coopération féminine. Par ailleurs, j’ai beaucoup apprécié la capacité de dédramatisation dans des situations qui, au Québec, auraient pu être perçues comme graves ou stressantes. Il règne une grande sérénité au Sénégal même face à l’adversité. Cette attitude est souvent associée à l’expression « Inch’Allah » qui signifie « si Dieu le veut ». Elle traduit la croyance que tous les bonheurs et les épreuves proviennent de Dieu et a une raison d’être. Cette perspective encourage les personnes à faire confiance à la vie et à rester positives même dans les moments difficiles, car chaque obstacle engendre un apprentissage. Il a été difficile de percevoir les injustices effectuées envers les enfants par les adultes. L’encadrement qui leur est offert est souvent ambivalent et fortement influencé par l’humeur de ces derniers. Cela crée une certaine instabilité des règles : ce qui est jugé acceptable à un moment peut devenir répréhensible quelques instants plus tard. Par exemple, une enseignante peut réprimander les élèves pour s’être déplacée au tableau lors de la correction des exercices en début de journée, puis les gronder à nouveau lors de la période suivante pour ne pas être allée au tableau. Cette incohérence dans les attentes crée chez les enfants un climat d’incertitude constante. Ils doivent continuellement rester sur leurs gardes et tenter de deviner les attentes des adultes. Cette réalité m’attriste profondément, car les enfants n’ont pas nécessairement de mauvaises intentions. Pourtant, ils sont souvent réprimandés de manière dure, voire violente, sur le plan psychologique ou physique. Un autre aspect difficile a été d’observer les inégalités entre les femmes et les hommes notamment en ce qui concerne la répartition des tâches. À plusieurs reprises, j’ai eu des frustrations, car les femmes consacraient de nombreuses heures à organiser un événement ou une cérémonie, tandis que les hommes, bien que présents, restaient généralement assis, observant sans participer. Un moment particulièrement marquant fut celui où ma directrice, âgée d’au moins soixante ans, déplaçait seule de lourdes tables et chaises. Aucun enseignant masculin ne lui est venu en aide. J’en ai été d’abord étonnée, car j’avais spontanément associé cette tâche physique à un rôle traditionnellement masculin. Mais aucun homme n’a réagi ou offert son soutien. Enfin, un dernier élément qui était plus difficile à vivre a été les préjugés associés aux étrangers, dont nous les stagiaires. En dehors du cadre familial, il était fréquent d’être abordé ou interpellé à cause de la couleur de notre peau souvent perçue comme un signe de richesse. Il nous fallait constamment marchander et négocier pour obtenir des prix ou des services raisonnables. Cette réalité était épuisante et frustrante, car l’image de grande richesse qui nous était associée ne correspondait pas à la réalité.

  • Apprentissage de la langue

    Lors de nos cinq premiers jours à la maison de Mer et Monde, nous avons reçu un bref cours d’initiation au wolof d’environ une heure. Cette introduction nous a permis d’acquérir les bases de la langue et de commencer à produire un dictionnaire personnel. Pour ma part, ma famille d’accueil parlait principalement sérère, ce qui m’a donné l’occasion d’apprendre simultanément cette langue, en parallèle au wolof. Mon apprentissage s’est principalement effectué par l’observation, la pratique quotidienne avec la famille en particulier avec les enfants et la prise de notes dans mon dictionnaire personnel. À la fin du séjour, j’étais en mesure de comprendre la plupart des directives données par ma famille et d’effectuer les différentes salutations en wolof et en sérère.

  • Avez-vous des recommandations quant à l'adaptation et l'apprentissage de la langue?

    Personnellement, la mise par écrit des mots de manière phonétique dans un petit dictionnaire papier m’a grandement aidée à mémoriser le vocabulaire appris au fil des jours. J’ai également trouvé très utile d’aller poser des questions aux enfants pour découvrir de nouveaux mots : ils sont souvent enthousiastes, patients et bienveillants lorsqu’il s’agit d’aider à la prononciation. Enfin, la pratique régulière avec les membres de la famille d’accueil s’est révélée être un atout pour progresser plus rapidement dans l’apprentissage de la langue.

Faire le point

  • En général, que retenez-vous de votre expérience?

    Cette expérience m’a permis de développer ma capacité d’adaptation et ma flexibilité, des qualités essentielles en tant que future enseignante au primaire. Elle m’a également aidée à mettre en place plusieurs stratégies personnelles pour préserver un bon équilibre mental. J’ai eu la chance de découvrir une autre réalité, imprégnée de magnifiques valeurs, de plats savoureux, de célébrations grandioses et de moments riches en émotions. Malgré la barrière linguistique, j’ai pu tisser des liens d’amitié et de type familial très forts.

  • Autres commentaires ou conseils à adresser aux futurs participants :

    L’astuce qui m’a le plus aidée tout au long du séjour a été de me fixer chaque jour de petites actions ou défis à relever. Cette approche m’a permis de vivre de belles réussites au quotidien, ce qui a grandement contribué à mon sentiment d’accomplissement tout au long de l’expérience. Ces petites actions pouvaient être aussi simples que d’accompagner l’une de mes sœurs d’accueil dans une tâche ménagère que je n’avais encore jamais réalisée, ou encore d’essayer de préparer un nouveau plat traditionnel.

Formations prédépart (en ligne et en salle)

  • Impression sur les formations prédépart offertes par le Bureau International (en ligne et en salle)

    Parmi les points forts de la formation, je retiens particulièrement le fait qu’elle permet de mieux comprendre les enjeux et la réalité du stage, ce qui favorise une préparation plus consciente et réfléchie. Elle invite également à une remise en question personnelle quant à l’ampleur de l’expérience et à évaluer si le stage correspond réellement à nos attentes et capacités. Les informations transmises étaient à la fois nouvelles, pertinentes et rassurantes. J’ai beaucoup appris, ce qui m’a permis d’aborder le séjour avec davantage de confiance. Le seul point faible que j’ai relevé concerne le manque de flexibilité dans les dates proposées pour les formations. Les options étaient limitées, ce qui peut rapidement devenir une source de stress, surtout lorsqu’on doit jongler avec un emploi du temps chargé, d’autant plus que ces formations sont obligatoires.