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Le cancer du col de l’utérus pourrait être éliminé d’ici un siècle

Québec, le 31 janvier 2020 – Le cancer du col de l'utérus en tant que problème de santé publique pourrait être éliminé d'ici un siècle à l'échelle mondiale. C'est ce que démontrent deux études publiées dans la revue The Lancet par un consortium international codirigé par le professeur Marc Brisson, de la Faculté de médecine de l'Université Laval et du Centre de recherche du CHU de Québec-Université Laval. En Amérique du Nord, la quasi-disparition de cette maladie pourrait même survenir dès 2040, estiment les chercheurs.

Pour mener leurs travaux, Marc Brisson et ses collaborateurs ont utilisé les cibles de vaccination contre le virus du papillome humain (VPH) et de dépistage établies dans le cadre du projet de stratégie de l'OMS pour l'élimination du cancer du col de l'utérus. Ce plan prévoit qu'à partir de 2030, 90% des jeunes filles seront vaccinées contre le virus du papillome humain (VPH). Il prévoit aussi que 70% des femmes seront soumises à 1 ou 2 tests de dépistage du cancer du col de l'utérus au cours de leur vie et que 90% des femmes atteintes de lésions précancéreuses ou d'un cancer du col de l'utérus auront accès à des traitements adéquats.

Les analyses des chercheurs montrent qu'en misant uniquement sur la vaccination, l'incidence du cancer du col de l'utérus diminuera de 89% d'ici un siècle dans les 78 pays les plus gravement affectés par cette maladie, prévenant ainsi 60 millions de cas de cancer. Si, en plus de la vaccination, on ajoute deux tests de dépistage et le traitement des lésions précancéreuses, l'incidence du cancer diminuera de 97% d'ici un siècle, ce qui préviendrait 72 millions de cas de cancer. De plus, en élargissant l'accès au traitement du cancer du col de l'utérus, ce sont 62 millions de décès dus à cette maladie qui pourraient être évités.

«C'est la première fois qu'une étude estime le nombre de cas de cancer du col de l'utérus qui pourraient être évités et le moment où la maladie pourrait être éliminée si la stratégie de l'OMS était appliquée», explique Marc Brisson. «Nos résultats suggèrent que pour éliminer ce type de cancer, il faudra atteindre à la fois une haute couverture vaccinale et un taux élevé de dépistage, en particulier dans les pays où l'incidence de la maladie est la plus élevée.»

Ces travaux ont servi à établir la stratégie de l'OMS pour l'élimination du cancer du col de l'utérus qui sera soumise pour adoption à l'Assemblée mondiale de la santé en mai prochain. «Si la stratégie est adoptée et appliquée par les états membres, le cancer du col de l'utérus pourrait être éliminé dans plusieurs pays à partir de 2040 et sur toute la planète d'ici un siècle, ce qui représenterait une victoire exceptionnelle pour la santé des femmes», souligne le professeur Brisson. «Toutefois, cet objectif ne pourra être atteint sans un engagement international considérable, tant sur le plan politique que financier», conclut le chercheur.

Les signataires des études parues dans The Lancet sont associés à l'Université Harvard, à l'Université de Sydney, à l'OMS et à l'Université Laval. L'équipe de l'Université Laval était formée de Marc Brisson, Mélanie Drolet, David Martin, Élodie Bénard, Guillaume Gingras, Jean-François Laprise, Marie-Claude Boily et Michel Alary.

Matériel vidéo: Carte animée illustrant l'élimination du cancer du col de l'utérus selon trois scénarios (source: The Lancet)

Source :
Jean-François Huppé
Relations médias
Université Laval
418 656-7785
jean-francois.huppe@dc.ulaval.ca