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La professeure Carol Lillian Richards est une pionnière dans le domaine de la recherche en réadaptation et une des premières physiothérapeutes à poursuivre des études de doctorat. Au moment de son entrée en fonction à l'Université Laval en 1978, le domaine de la réadaptation, et plus particulièrement celui de la physiothérapie, cherchait à prendre du galon auprès de la communauté universitaire et scientifique. Ainsi, elle a largement concouru à la création du Département de physiothérapie et en a assuré la direction pendant plusieurs années. Son leadership a grandement aidé à jeter les assises d'une recherche scientifique et une pratique clinique basées sur les données probantes.

Les lettres de noblesse de la profession de physiothérapeute

Responsable du développement de la recherche, elle a mis sur pied un secteur de recherche en réadaptation au Centre de recherche en neurobiologie de l'Hôpital de l'Enfant-Jésus, lequel est devenu un pôle d'attraction pour le recrutement d'étudiantes et d'étudiants aux cycles supérieurs et d'autres chercheuses et chercheurs. À titre de membre de comités de recherche et du Bureau de direction du Fonds de recherche du Québec – Santé, elle a multiplié les démarches pour convaincre les autorités de la communauté universitaire et de la sphère politique d'investir dans la formation et dans la recherche interdisciplinaire en réadaptation. En 1994, elle a été la directrice fondatrice du Réseau provincial de recherche en adaptation-réadaptation. Ce réseau, un modèle de recherche interdisciplinaire qui continue d'exercer un leadership bien au-delà du Québec, a eu un impact déterminant sur le développement de la recherche en réadaptation au Québec. Grâce au succès du réseau et aux démarches de Carol Richards et de ses collègues, le ministère de la Santé et des Services sociaux ainsi que des organismes subventionnaires en santé et du milieu social ont appuyé la création de deux centres de recherche en réadaptation, l'un à Montréal, et l'autre à Québec. Le Centre interdisciplinaire de recherche en réadaptation et intégration sociale à Québec s'est développé sous son impulsion, et demeure un modèle en son genre au pays.

Les travaux de recherche de la professeure Richards portent sur la récupération motrice, particulièrement la marche, et l'intégration sociale des personnes atteintes de troubles neurologiques. Elle a été titulaire d'une Chaire senior de recherche du Canada en réadaptation et la Chaire de recherche en paralysie cérébrale de l'Université Laval. Elle a dirigé et codirigé de grandes équipes de recherche et bon nombre d'étudiantes et d'étudiants gradués et de stagiaires postdoctoraux. Elle a aussi contribué à la publication de 196 articles scientifiques et chapitres d'ouvrages, et a prononcé quelques 200 conférences invitées aux quatre coins du monde.

La professeure Richards a aussi contribué au développement de la recherche au Canada et au niveau international comme membre de comités aviseurs et bureaux de direction, dont les Instituts de recherche en santé du Canada, deux  Centres d'excellences de recherche, le Réseau canadien contre les accidents cérébrovasculaires et NeuroDevnet, ainsi que l'Ontario Neurotrauma Foundation. L'excellence du parcours de Carol Richards a été soulignée par de nombreuses reconnaissances. Notons, le prix Enid Graham Memorial Lectureship, remis par l'Association canadienne de physiothérapie, le Prix Jonas Salk, de la Campagne de Dix Sous du Canada, Hommage de la Fondation des maladies du cœur et de l'AVC et le prix Carrière remarquable de l'Ordre professionnel de la physiothérapie du Québec, en 2014, qui est désormais connu comme le Prix Carol L. Richards. Elle est membre fondatrice de l'Académie canadienne des sciences de la santé et a été reçue officière de l'Ordre du Canada et chevalière de l'Ordre national du Québec; elle s'est vu décerner la Médaille du jubilé de diamant de la reine Elizabeth II. L'Université d'Ottawa, l'Université de Sherbrooke et l'Université Dalhousie lui ont chacune octroyé un doctorat honorifique.

Au-delà des honneurs, la professeure Richards a apporté une contribution pérenne à l'Université Laval, à sa profession et à la société. Ses efforts pour favoriser le transfert des fruits de la recherche vers les milieux gouvernementaux et cliniques ont contribué à améliorer la qualité de vie de la population.