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Éméritat

L'éméritat est la plus haute reconnaissance que l'Université Laval peut accorder à un membre du corps professoral.

2014

Michel Beaudoin

Le professeur de référence dans un domaine de pointe
Professeur émérite

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À l'origine du programme de baccalauréat coopératif en génie du bois, le professeur Michel Beaudoin a fortement contribué au rayonnement de l'Université Laval dans le secteur du bois au Canada. Recruté comme professeur adjoint au Département des sciences du bois de la Faculté de foresterie, de géographie et de géomatique, Michel Beaudoin a été titularisé en 1993.

Si l'Université Laval offre le seul programme de baccalauréat coopératif en génie du bois au Québec, c'est grâce à la détermination du professeur et chercheur Michel Beaudoin. Pour ses anciens étudiants, Michel Beaudoin restera toujours LE professeur de référence en génie du bois. Pendant plus de 15 ans, il a assuré le développement de ce programme et a veillé à ce qu'il réponde en tous points aux nombreuses exigences du Bureau canadien d'agrément des programmes de génie. Une fois l'agrément obtenu, Michel Beaudoin a assumé la direction de ce programme de premier cycle pendant 15 autres années,
assurant son bon fonctionnement tout en participant activement à la formation de plusieurs générations de spécialistes du bois.

La passion de Michel Beaudoin pour le bois a également donné naissance à un partenariat de recherche des plus féconds entre Forintek (maintenant FPInnovations) et l'Université Laval. Visant l'optimisation des opérations et la création de produits à valeur ajoutée, ce partenariat a notamment engendré des investissements de plusieurs millions de dollars en recherche. C'est aussi dans ce contexte que le professeur Beaudoin a supervisé le développement d'un logiciel de simulation qui a marqué l'évolution technologique de l'industrie du bois de sciage au Canada.

Parallèlement à ses tâches d'enseignement et de recherche, le professeur Beaudoin a assumé de nombreuses tâches de gestion au sein de la Faculté de foresterie, de géographie et de géomatique, dont celles de vice-doyen aux études de premier cycle, directeur d'ensemble des programmes et secrétaire de la Faculté. Il a également apporté une contribution inestimable au développement de programmes de formation en génie du bois au Gabon et au Congo.

En 2006, sa participation à la construction du pavillon Gene-H.-Kruger lui a valu le titre d'Ingénieur forestier de l'année, titre qu'il partagera avec les trois autres membres du comité de construction. En s'assurant que le nouveau bâtiment est conforme aux exigences de l'enseignement et de la recherche, le professeur Beaudoin a joué un rôle majeur dans la construction du pavillon Kruger, élément clé d'un réseau de recherche pancanadien en seconde transformation du bois. Depuis son inauguration, ce pavillon a été honoré à de multiples reprises par les ingénieurs forestiers et les architectes.

Jean-Thomas Bernard

Une démarche scientifique originale
Professeur émérite

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Pionnier de l'analyse microéconomique de l'industrie des ressources naturelles, le professeur Jean-Thomas Bernard a très largement contribué à l'avancement de la société québécoise et au rayonnement de l'Université Laval, où il a été recruté comme professeur adjoint à la Faculté des sciences sociales en 1976 et titularisé en 1983.

Reconnu au Québec et au Canada comme un chercheur de premier plan en économie des ressources naturelles, le professeur Jean-Thomas Bernard est spécialiste des grandes entreprises québécoises d'hydroélectricité et d'énergies de remplacement. Tout en accordant prépondérance aux particularités québécoises en matière de gestion des ressources naturelles, le professeur Bernard a étudié de nombreux aspects de ces ressources. Il s'est intéressé aussi bien à la valeur marchande du bois sur pied qu'à l'exploitation des gaz de schiste, au prix du pétrole, du charbon ou de l'aluminium, ou encore à l'intégration verticale dans le secteur minier. Il a contribué à former plus de 100 économistes diplômés des deuxième et troisième cycles, et plusieurs d'entre eux travaillent aujourd'hui dans des organismes publics et privés, associés au secteur énergétique.

Auteur de près de 170 communications scientifiques et de plus d'une centaine d'articles publiés dans d'importantes revues économiques, des ouvrages collectifs, des quotidiens grand public ou des revues professionnelles, le professeur Bernard a toujours su tirer des conclusions pratiques de ses analyses économiques. Il a ainsi assuré la pertinence empirique et sociale de son programme de recherche. Cela lui a valu une notoriété qui déborde largement les milieux universitaires et scientifiques. Les ministères, les organismes gouvernementaux et les médias font régulièrement appel à lui pour éclairer un enjeu d'intérêt public. Honoré dès 1974 par l'Université de Pennsylvanie, qui lui a remis le prix William Polk Carey pour la meilleure thèse de doctorat en économie, Jean-Thomas Bernard a reçu de nombreux autres prix et bourses au cours des années suivantes.

Mentionnons ceux de la Fondation Fulbright et du très réputé «think tank» en économie des ressources naturelles et de l'environnement, le Resources for the Future.

Membre de la Société royale du Canada depuis 2009, le professeur Bernard a été fait membre honoraire de l'Association des économistes québécois en 2013, et a reçu le prix Gérard-Parizeau des HEC Montréal en 2014.

Professeur invité à de nombreuses reprises dans des universités canadiennes et américaines, il a aussi été titulaire de la Chaire en économique de l'énergie électrique de l'Université Laval. Il s'est également distingué comme gestionnaire et comme directeur du Département d'économique, directeur des études de deuxième et troisième cycles en économique et directeur du Groupe de recherche en économie de l'énergie, de l'environnement et des ressources naturelles (GREEN). Jean-Thomas Bernard a pris sa retraite du Département d'économique en 2011.

Andrée Boisclair

Faire école dans le monde de l’éducation
Professeure émérite

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Fondatrice de l’École oraliste de Québec pour enfants sourds, la professeure Andrée Boisclair a apporté une contribution exceptionnelle au champ de l’adaptation scolaire, s’imposant comme une figure innovatrice dans le monde de l’éducation au Québec comme ailleurs dans le monde.

Il est exceptionnel que des travaux de recherche universitaire trouvent leur application la plus directe et la plus concrète dans la création d’une toute nouvelle école destinée à une clientèle habituellement sous-scolarisée. Cette exception a assuré la cohérence de la carrière universitaire remarquable de la professeure et chercheuse Andrée Boisclair, qui a changé la vie de nombre d’enfants sourds ou malentendants en leur permettant d’intégrer ou de réintégrer avec succès le milieu scolaire et de faire des études avancées. Mais il fallait d’abord les considérer comme des personnes, et non simplement comme des handicapés, et démontrer que le taux élevé d’analphabétisme fonctionnel chez les personnes sourdes n’était pas dû à un déficit biologique (croyance nourrie trop longtemps par les statistiques), démonstration faite par les travaux menés par la professeure Boisclair. Il fallait aussi accroître les chances de réussite de ces enfants en les situant dans des contextes pédagogiques préservant la complexité des objets de savoir et en leur permettant d’acquérir de nombreuses connaissances et habiletés conceptuelles, langagières et sociales. Et c’est dans ce but précis que la professeure Boisclair a créé le Groupe de recherche en intervention auprès de l’enfant sourd, puis fondé l’École oraliste de Québec pour enfants sourds avec une équipe engagée. Aujourd’hui, l’École oraliste est reconnue au Québec comme à l’étranger pour la qualité de la formation offerte aux enfants sourds ou malentendants. Lieu d’application des concepts et des méthodes mises au point par la professeure Boisclair et l’équipe de recherche, elle est aussi devenue un véritable lieu de formation et de recherche en pédagogie et en adaptation scolaire d’envergure internationale.

La professeure Boisclair a osé emprunter des chemins peu fréquentés afin d’élaborer un modèle d’intervention développementale auprès des jeunes sourds ou malentendants qui a donné naissance à une pédagogie véritablement adaptée à leurs besoins. Impliquant généreusement ses étudiants des 2e et 3e cycles dans ses travaux, Andrée Boisclair a assuré une relève à la recherche qualitative en éducation, en plus de former nombre de professeurs et de conseillers pédagogiques. Reconnue comme une grande bâtisseuse dans le monde de l’éducation, elle a été honorée lors des célébrations du 400e anniversaire de Québec (2008), aux côtés de pionnières comme Marie Rollet ou Marie Guyart.

Recrutée comme professeure adjointe au Département de psychopédagogie de l’Université Laval en 1974, Andrée Boisclair a obtenu son agrégation en 1978 et sa titularisation en 1991. Elle a pris sa retraite en septembre 2009. Entretemps, la professeure Boisclair a assumé la direction du Département de psychopédagogie (1979-1980), puis la direction des programmes d’études avancées en psychopédagogie (1982-1985). En 2002, la professeure Boisclair a fondé l’École oraliste de Québec pour enfants sourds, et elle en assume depuis la direction pédagogique.

Aurélien Boivin

Construire et défendre l'enseignement de la littérature québécoise à l'université
Professeur émérite

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Pionnier en matière de recherche sur la culture québécoise, le professeur Aurélien Boivin est un des rares chercheurs sur la littérature québécoise réputé sur la scène internationale.

Ardent défenseur de la culture et de littérature québécoises, le professeur Aurélien Boivin a contribué pendant plus de 40 ans au développement de son domaine d'expertise et au rayonnement de l'Université Laval. Professeur et directeur de programme dévoué envers ses étudiants, il a notamment assuré l'implantation du profil international au premier cycle en études littéraires et a dirigé les travaux de plus de 50 étudiants aux cycles supérieurs.

Recruté comme professeur adjoint à la Faculté des lettres et des sciences humaines en 1984, Aurélien Boivin a été titularisé en 1991. Tout au long de sa carrière, il a cru en l'importance d'inventorier le corpus littéraire québécois afin de favoriser sa préservation et sa diffusion. Depuis le début des années 70, il est d'ailleurs un des acteurs centraux du Dictionnaire des oeuvres littéraires du Québec (DOLQ). Il en a rédigé plus de 260 articles en plus de diriger la rédaction des tomes VII, VIII et IX.

Sa connaissance exceptionnelle du corpus littéraire québécois, plus particulièrement du conte littéraire ainsi que des oeuvres de Louis Hémon, de Philippe Aubert de Gaspé et de Félix Leclerc, a souvent été sollicitée par les instances gouvernementales ou le milieu culturel, qui lui a notamment confié l'organisation d'expositions littéraires.

Conférencier recherché, auteur prolifique et excellent vulgarisateur, le professeur Boivin n'a jamais hésité à prendre la parole ou la plume afin de favoriser la diffusion et le rayonnement de la littérature québécoise. Il a publié (seul, en collaboration ou comme directeur) pas moins d'une cinquantaine d'ouvrages en plus de signer près de 500 articles et recensions dans la revue littéraire Québec français, qu'il a par ailleurs dirigé de 1993 à 2012.

Il a toujours su conjuguer ses activités d'enseignement, de recherche et d'encadrement avec son engagement dans le développement du Dictionnaire des oeuvres littéraires du Québec. Une participation active à la vie facultaire, une grande implication dans le milieu culturel et littéraire québécois ainsi qu'une importante présence sur la scène internationale ont marqué sa carrière. Les honneurs offerts au professeur Boivin reflètent l'appréciation de ses mérites par le Québec, le Canada et la France. Il a été nommé chevalier, puis officier de l'Ordre des Palmes académiques du gouvernement français, décoré de l'Ordre des francophones d'Amérique et élu à l'Académie des arts, des lettres et des sciences humaines de la Société royale du Canada. Le gouvernement du Québec lui a octroyé le titre d'officier de l'Ordre national du Québec, et l'Institut canadien de Québec lui a remis son prix annuel. Le professeur Aurélien Boivin a pris sa retraite de l'Université Laval en septembre 2013.

Raymond Brodeur

Dans un esprit de collaboration et d'ouverture
Professeur émérite

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Théologien respecté au Québec comme à l'étranger, le professeur Raymond Brodeur a connu une carrière remarquable en enseignement, en recherche et en administration. D'abord engagé comme responsable des stages, puis comme enseignant en catéchèse à l'Institut de catéchèse – alors rattaché à la Faculté de théologie, il fut titularisé en 1988.

Polyvalent, le professeur Brodeur a enseigné aux trois cycles de formation en théologie, en théologie pratique et en études pastorales. Il a connu l'enseignement à de grands groupes et en séminaire, en plus de donner des cours hors campus ou à distance. À partir de 1986, il a dirigé ou codirigé plus d'une vingtaine de thèses et de mémoires. Il a démontré un engagement remarquable dans le soutien à l'enseignement à titre de directeur d'ensemble des programmes aux études avancées, de responsable facultaire et de vice-doyen. Dans cette dernière fonction, il s'est distingué par l'accueil fait aux étudiants et l'attention qu'il leur accordait.

Comme chercheur, Raymond Brodeur a ouvert de nouveaux horizons dans des domaines comme la production des catéchismes, l'histoire de l'enseignement religieux au Québec et la mystique en Nouvelle-France. Auteur de 2 monographies importantes, il a dirigé ou codirigé une vingtaine d'ouvrages collectifs, signé autant d'articles scientifiques avec comités de lecture, 40 chapitres dans des ouvrages collectifs ainsi que des articles de dictionnaires et des textes de vulgarisation. Il a également rendu compte de la pertinence de ses travaux à 65 reprises dans le cadre d'événements scientifiques d'envergure internationale et a lui-même organisé une vingtaine de colloques au Québec ou à l'étranger. La carrière de Raymond Brodeur s'est déroulée sous le signe de la collaboration, du travail d'équipe et de l'innovation, ce dont témoigne son apport à la création du Groupe de recherche sur la production des catéchismes, du Groupe de recherche sur l'enseignement religieux et la formation des maîtres, du Groupe de recherche en études pastorales, du Groupe de recherche en théologie pratique et du Centre d'études Marie-de-l'Incarnation.

Il a présidé la fondation de la collection Théologies pratiques et a été membre, pendant une dizaine d'années, du comité de rédaction de la revue internationale Lumen Vitæ. Le professeur Brodeur s'est également distingué comme gestionnaire au sein de sa faculté et au sein du comité directeur et du comité scientifique du Fonds Gérard-Dion, du comité directeur du Fonds Clément-Lockquell et du Fonds Cardinal-Maurice-Roy.

Il a pris sa retraite en 2011 et poursuit désormais ses activités à titre de professeur associé et de directeur du Centre d'études Marie-de-l'Incarnation.

Maurice Carel

Un bâtisseur, un pédagogue d’exception et un mentor inestimable
Professeur émérite

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Spécialiste du développement rural et pionnier de l’agroéconomie au Québec, le professeur Maurice Carel est l’un des pères fondateurs de la Faculté des sciences de l’agriculture et de l’alimentation de l’Université Laval.

Membre de l’équipe pionnière qui, durant l’été 1962, assura l’implantation de la nouvelle Faculté d’agriculture sur le campus de l’Université Laval, Maurice Carel a, pendant 50 ans, formé des générations d’étudiants et d’étudiantes qui ont trouvé en lui un pédagogue et un mentor inoubliable. Figure d’exception au sein du corps professoral de sa faculté, Maurice Carel s’est attaché à trouver de nouvelles méthodes pédagogiques pour mieux accompagner ses étudiants dans leur cheminement intellectuel et professionnel, notamment en stimulant l’intégration de leur expérience vécue et partagée dans la construction de leur savoir. Respecté et admiré, le professeur Carel a été un véritable mentor pour nombre de ses étudiants, qui ont eux-mêmes organisé une fête pour souligner son départ à la retraite.

Le professeur Carel a également eu une influence majeure dans la modernisation de la gestion des entreprises agricoles au Québec. Au milieu des années 1960, il fut l’un des trois membres du comité mandaté par le gouvernement du Québec pour revoir l’organisation des services liés à la gestion agricole. Ce fut le début d’une transformation importante de ces services. Les travaux du comité tripartite conduisirent notamment à la création de groupes d’agriculteurs choisissant et gérant en collégialité les services dont ils ont besoin pour développer leur entreprise, formule qui perdure encore aujourd’hui sous l’appellation «club de gestion». Le professeur Carel s’est investi avec autant d’énergie et de conviction dans le domaine du développement rural. Le souci de renforcer et de multiplier les liens entre les milieux ruraux, les organisations intervenant dans le développement, et l’enseignement supérieur a conduit le professeur Carel à effectuer de nombreuses missions de consultation, d’enseignement ou de recherche dans une trentaine de pays, dont 16 pays africains. Il a notamment dirigé le projet d’appui institutionnel ACDI/UL/Faculté d’agronomie et de médecine vétérinaire d’Haïti (pays où il a d’ailleurs donné un cours pendant plusieurs années). Le professeur Carel a grandement participé à l’obtention du financement et à la mise sur pied du Centre Sahel de l’Université Laval (qu’il a dirigé de 1986 à 1989), et a contribué à la relance de la Chaire en développement international de l’Université, qui connaît aujourd’hui un succès grandissant. En 1994, Maurice Carel s’est engagé tout spécialement dans le perfectionnement du programme de deuxième cycle en développement rural intégré qu’il a dirigé de 1999 à 2012, et dont il a assuré la notoriété québécoise et internationale.

Sans négliger ses engagements envers ses étudiants, le professeur Carel s’est également impliqué de façon presque continue dans l’administration universitaire, acceptant de nombreuses et importantes tâches, de la direction départementale à la direction de programme, en passant par le Conseil universitaire, la présidence de divers comités et, pendant 8 ans, le vice-décanat aux études de sa faculté.

D’origine française, Maurice Carel réside au Canada depuis 1957. Il est ingénieur agronome et docteur en économie du développement agricole et de l’espace rural. Après cinq ans comme conseiller technique au ministère de l’Agriculture du Québec, il a commencé sa carrière professorale au sein de l’Université Laval en juillet 1962. Titularisé en mai 1969, il a pris sa retraite en août 2012.

See Leang Chin

Un professeur-chercheur d’une stature exceptionnelle
Professeur émérite

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Chef de file mondial en science et technologie du laser ultrarapide et intense, le professeur See Leang Chin a contribué à faire de l’Université Laval et de la ville de Québec un pôle incontournable sur la scène internationale dans les domaines de l’optique et de la photonique.

En 1985, le professeur Chin est devenu le premier scientifique au monde à observer et à démontrer de façon expérimentale l’ionisation des atomes et des molécules par effet tunnel. Au cours des 15 dernières années, il a créé, en collaboration avec d’autres scientifiques reconnus, une nouvelle branche de l’optique non linéaire: la filamentation par laser intense femtoseconde. Cela a permis des travaux expérimentaux sur la détection des polluants atmosphériques et la génération de la pluie et de la neige. En plus de susciter l’intérêt de la communauté scientifique internationale, les travaux du professeur Chin ont été salués par de nombreuses marques de reconnaissance, dont le prix Summa de la recherche (1990), le titre de Fellow de l’Optical Society of America (1995) et le prix Humboldt pour la recherche (1999). De surcroit, la Russie a intégré à ses programmes d’études les résultats expérimentaux publiés par le professeur Chin et trois établissements d’enseignement chinois l’ont fait professeur honoraire. On lui a décerné la Médaille du mérite pour contribution exceptionnelle à la science du laser lors de la 6e Conférence internationale sur la science du laser ultrarapide et intense. L’Université de Waterloo, quant à elle, lui a décerné un doctorat honoris causa alors que le Japon a souligné sa carrière en lui dédiant une plaque. Par ailleurs, l’Association canadienne des physiciens et physiciennes a reconnu sa contribution exceptionnelle à la physique en lui accordant sa plus haute distinction. Soulignons également que le professeur Chin a été invité plus de 200 fois à faire état de ses travaux à l’étranger et a également représenté le Canada lors de projets de collaboration avec l’armée américaine et l’OTAN.

Dans les années 1980, See Leang Chin a proposé la création d’un Institut national d’optique (INO) et a fait valoir auprès des instances de l’Université Laval et du Conseil national de recherches Canada l’importance de l’établir à Québec, ce qui a été fait. Véritable bâtisseur, il a aussi lancé ou appuyé diverses initiatives visant à stimuler l’esprit entrepreneurial des étudiants, ce qui a favorisé le développement d’une grappe industrielle en optique dans la région de Québec.

Détenteur de 6 brevets, auteur de 9 livres et de près de 400 publications, See Leang Chin a également organisé une quarantaine de conférences nationales et internationales. En 2001, il a été nommé titulaire de la Chaire de recherche du Canada (niveau 1) en science du laser ultrarapide et intense.

See Leang Chin a été embauché comme professeur adjoint au Département de physique de la Faculté des sciences et de génie en juin 1976. Il a obtenu son agrégation en 1979 et sa titularisation en 1982. Son départ à la retraite, en 2013, a été souligné par un symposium honorifique réunissant des scientifiques de 13 pays, dont la Chine, la France, l’Allemagne, la Russie, le Japon, l’Espagne et les États-Unis.

Claude Cossette

Un infatigable innovateur
Professeur émérite

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Le professeur Claude Cossette est une figure marquante de l'industrie publicitaire canadienne et du Département d'information et de communication de l'Université Laval. En début de carrière, Claude Cossette fut rattaché à l'École des arts visuels de l'Université Laval où, à titre de directeur, il implanta le programme réformé de communication graphique.

Son parcours commence en 1964 avec la fondation de sa propre entreprise. Quand il s'en retire en 1982, Cossette Communication Marketing est devenue la plus importante agence de publicité du Québec. Il poursuit alors une carrière universitaire tout en offrant bénévolement ses conseils à des dizaines d'organismes sociaux. Sa carrière de professeur et de chercheur se singularise par un remarquable engagement auprès de ses étudiants et un rare sens de l'innovation.

Son apport majeur tient sans doute au développement précurseur de l'enseignement de la publicité sociale au Département d'information et de communication. Au cours des ans, le professeur Cossette a dirigé, animé ou participé à de nombreux comités et groupes de réflexion. Il a également développé des activités de formation novatrices, des studios stages, des programmes de formation à distance et le célèbre cours ComViz: communiquer par l'image, premier cours universitaire francophone entièrement offert sur le Web, qui fut primé par la ministre de l'Éducation. Pédagogue apprécié de ses étudiants, il rafle le prix du meilleur enseignant de l'année à de multiples reprises. Il a su ouvrir grand les portes aux jeunes personnes talentueuses, qui furent nombreuses à le choisir comme directeur de mémoire ou comme mentor. Il a ainsi marqué la vie de centaines d'étudiants, qui sont aujourd'hui des professionnels de la communication, des gens d'affaires ou des professeurs.

Claude Cossette a donné des centaines de conférences et d'entrevues, lancé plusieurs collections – dont celle du groupe Télémaque, qui édite des ouvrages libres de droits sur la publicité sociale – et signé plus d'une dizaine de livres sur la communication, la publicité sociale, l'image et l'éthique. Parmi ceux-ci, Les images démaquillées: approche scientifique de la communication par l'image, qui demeure une référence incontournable, le livre à succès Comment faire sa publicité soi-même… et même un roman, Un loup parmi les loups.

Les ouvrages de cet essayiste débordent le cadre strict de la procédure publicitaire pour s'inscrire dans une réflexion plus large, et des titres comme La publicité, déchet culturel ou Éthique et publicité suscitent un questionnement social chez leurs lecteurs.

En 1985, Claude Cossette reçoit le Prix des communications du Québec «pour l'ensemble de ses travaux comme théoricien et praticien de la communication et de la publicité». Trois ans plus tard, on lui décerne la plus haute distinction de l'industrie de la publicité canadienne: The Association of Canadian Advertisers Gold Medal Award.

Depuis son départ à la retraite en 2012, il poursuit ses activités à titre de professeur associé au Département d'information et de communication et consacre une grande partie de son temps au bénévolat au sein d'organismes humanitaires.

Pierre Déry

Une action qui déborde largement le cadre universitaire
Professeur émérite

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Premier pédiatre infectiologue à Québec, Pierre Déry a joué un rôle déterminant dans le développement de la pédiatrie hospitalière dans la région de Québec.

Professeur apprécié, Pierre Déry a enseigné la pédiatrie et l’infectiologie pédiatrique à plusieurs générations d’étudiants, d’externes et de résidents entre 1973 et 2011; il a ainsi formé de nombreux professionnels de la santé qui pratiquent aujourd’hui aux quatre coins du Québec et même au-delà. Il a également soutenu la formation professionnelle continue en prononçant de nombreuses conférences tant dans le domaine de la médecine familiale que dans celui de sa spécialité.

Un des pionniers du Centre de recherche en infectiologie de l’Université Laval et membre fondateur de la Société canadienne des maladies infectieuses, Pierre Déry s’est également impliqué dans la recherche clinique sur la surveillance des effets secondaires de la vaccination ainsi que dans la santé publique en travaillant à la prévention des infections dans les services de garde. Il a signé une centaine d’articles scientifiques ainsi que plusieurs chapitres de livres et il a participé aux travaux de nombreux comités provinciaux ou nationaux s’occupant des maladies infectieuses.

En parallèle avec des activités d’enseignement et de recherche soutenues, Pierre Déry a poursuivi une pratique de clinicien. Il s’est également illustré de façon particulièrement marquée comme gestionnaire en milieu universitaire ou hospitalier. En tant que directeur des départements de pédiatrie de la Faculté de médecine et du Centre hospitalier universitaire de l’Université Laval (CHUL) de 1988 à 2002, il a non seulement participé activement à l’implantation de pratiques contemporaines favorisant la multidisciplinarité, mais il s’est engagé corps et âme dans la création du Centre mère-enfant, projet qu’il a nourri et défendu sans relâche pendant près de deux décennies. C’est en très grande partie grâce à la détermination de Pierre Déry, qui a su garder le cap malgré les difficultés rencontrées en chemin, que le projet du Centre mère-enfant a finalement vu le jour au début des années 2000. Implanté au CHUL, le Centre mère-enfant a favorisé le développement de la pédiatrie dans la région de Québec. Depuis 2004, l’achalandage en pédiatrie hospitalière et ambulatoire au CHUL a augmenté de plus de 30%, et le Centre mère-enfant est devenu un des centres pédiatriques les plus importants au Canada.

En 2009, le Centre hospitalier universitaire de Québec reconnaissait l’engagement de Pierre Déry dans le développement de la pédiatrie en lui remettant son prix hommage Grand Bâtisseur, alors que la Société canadienne de pédiatrie lui remettait un certificat de mérite pour souligner sa contribution exceptionnelle à la santé des enfants et des adolescents. En 2012, ce fut au tour des Directeurs de pédiatrie du Canada de saluer la carrière exemplaire de Pierre Déry en lui décernant le prix Paediatric Academic Leadership Award.

Pédiatre infectiologue, Pierre Déry a œuvré pendant 38 ans à la Faculté de médecine de l’Université Laval, où il a commencé une carrière d’enseignement en 1973. Agrégé en 1980, il a été titularisé en 1993. Bien qu’il ait pris sa retraite de l’Université Laval le 1er septembre 2011, il est resté très actif au sein du Département de pédiatrie et du Centre hospitalier universitaire de Québec jusqu’en décembre 2013.

Louis-Jacques Dorais

Bâtir un nouveau champ de connaissance
Professeur émérite

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Chercheur en anthropologie linguistique et spécialiste des questions identitaires, réputé mondialement pour ses travaux sur la langue inuite et la diaspora vietnamienne, le professeur Louis-Jacques Dorais est un pionnier des études inuites à l’Université Laval et au Québec.

Locuteur de la langue inuite, qu’il a enseignée aussi bien à l’Université Laval qu’en milieux communautaires et autochtones, le professeur Dorais a créé et enseigné 39 cours aux 3 cycles de formation, et dirigé ou codirigé 11 thèses de doctorat et 50 mémoires de maîtrise.

Dès le début de sa carrière, il a encouragé la recherche sur la langue et les communautés inuites en fondant (avec deux éminents collègues) l’Association Inuksiutiit Katimajiit. Cette association, qui exerce depuis quatre décennies un leadership mondial, a posé les fondements des études inuites à l’Université Laval et au Québec. C’est d’ailleurs en son sein qu’est née, en 1977, la revue internationale Études Inuit Studies, que le professeur Dorais a dirigée de 1996 à 2002. Il a également cofondé le Groupe d’études inuit et circumpolaire (GETIC) – devenu le Centre interuniversitaire d’études et de recherches autochtones (CIERA) en 2002 – ainsi que les congrès internationaux d’études inuites, rendez-vous mondial des spécialistes et des intervenants dans ce domaine.

Homme de terrain, l’anthropologue et professeur Dorais a largement exploré ses territoires de recherche, ce qui lui a notamment permis d’apporter une contribution exceptionnelle à la connaissance des parlers et de l’organisation communautaire inuits, en faisant la collecte systématique de données linguistiques et ethnographiques de base dans le Grand Nord du Canada. Récipiendaire de 79 subventions de recherche, il a notamment réalisé la première étude systématique sur les limites et particularismes des dialectes inuktitut de l’Arctique oriental canadien, et été le premier chercheur universitaire à s’intéresser à la diaspora vietnamienne au Canada. Plus récemment, son projet de revitalisation de la langue huronne-wendat, mené conjointement avec les autorités autochtones de Wendake, a permis d’amorcer la revivification d’une langue trop longtemps oubliée.

Auteur prolifique et conférencier recherché, le professeur Dorais a écrit de nombreux ouvrages et articles sur la langue et l’organisation communautaire inuites et sur la diaspora vietnamienne. Une synthèse publiée en anglais sous le titre The Language of the Inuit. Syntax, Semantics and Society in the Arctic a remporté le Canada Prize in the Humanities pour le meilleur ouvrage en sciences humaines et l’Outstanding Academic Book Award, remis par l’Association des bibliothécaires universitaires américains. En 2004, Louis-Jacques Dorais a été élu Fellow du plus ancien centre de recherche arctique en Amérique du Nord, l’Arctic Institute of North America.

Diplômé en anthropologie et en linguistique, Louis-Jacques Dorais a enseigné pendant près de 40 ans au Département d’anthropologie de l’Université Laval. Embauché comme professeur-adjoint en 1972, il a été agrégé en 1977 et titularisé en 1982. Depuis son départ à la retraite, en septembre 2011, il poursuit son œuvre à titre de professeur associé.

Andrée Fortin

Une polyvalence intellectuelle remarquable
Professeure émérite

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Considérée comme une des meilleures spécialistes en sociologie de l'art, de la culture et des intellectuels, la professeure Andrée Fortin a apporté une contribution majeure et exceptionnelle à la compréhension de notre société et à l'exploration des sciences sociales. D'abord chercheuse à l'Institut québécois de recherche sur la culture, Andrée Fortin s'est jointe au Département de sociologie de l'Université Laval en 1982. Elle a été nommée professeure titulaire en 1994.

Intellectuelle polyvalente et d'une rare productivité, la professeure Andrée Fortin s'est consacrée à l'étude et à l'analyse sociologique de la société québécoise sous tous ses angles, dans une perspective interdisciplinaire. Elle s'est notamment intéressée aux liens entre territoire, urbanisme, culture et identité, à l'étalement urbain ainsi qu'aux thèmes de la famille et du bénévolat.

Des 18 livres qu'elle a publiés, plusieurs ont eu une incidence majeure au sein de la communauté scientifique québécoise et étrangère: Passage de la modernité: Les intellectuels québécois et leurs revues est considéré comme un incontournable de l'histoire des idées au Québec. La banlieue revisitée, couronné par le prix Thomas-Baillairgé de l'Ordre des architectes du Québec, est considéré comme un ouvrage de référence sur la mutation des banlieues au Québec. Avec La banlieue s'étale, La banlieue revisitée constitue une oeuvre majeure sur l'étalement urbain, dans le sillage de laquelle s'inscrit Imaginaire de l'espace dans le cinéma québécois. Quant à L'invention du bénévolat: Genèse et institution de l'action bénévole au Québec, publié en 2013 au terme d'une exceptionnelle enquête de terrain, il a servi de document de référence privilégié lors du premier Sommet sur la culture philanthropique tenu à l'Université Laval.

Andrée Fortin a signé de nombreux autres articles scientifiques, chapitres de livres et rapports de recherche qui lui ont valu plusieurs invitations comme conférencière. Elle a apporté une contribution considérable au développement de la revue Recherches sociographiques, où elle a notamment assumé les fonctions de rédactrice et de directrice pendant une vingtaine d'années.

Sociologue souvent citée dans les milieux scientifiques, la professeure Andrée Fortin a eu une profonde influence sur ses étudiants, sur la communauté scientifique et sur la société en général.

Elle a consacré beaucoup de temps à l'enseignement aux trois cycles de formation, offrant un encadrement de grande qualité à ses étudiants aux cycles supérieurs. Elle a cosigné avec eux de nombreux chapitres ou articles scientifiques et a ainsi contribué à former une forte relève de chercheurs et de sociologues. Andrée Fortin a pris sa retraite en août 2013.

Janel Gauthier

Un professeur et un chercheur d’exception
Professeur émérite

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Pionnier de la psychologie de la santé au Québec et architecte de la Déclaration universelle des principes éthiques en psychologie, le professeur Janel Gauthier est une des figures les plus connues et respectées dans le domaine de la psychologie sur la scène internationale.

De nombreux appuis à la nomination de Janel Gauthier comme professeur émérite de l’Université Laval sont venus du Québec et de plusieurs provinces canadiennes, des États-Unis, de l’Europe et d’ailleurs dans le monde. De part et d’autre, ses anciens étudiants et collègues ont souligné les grandes qualités humaines du professeur, le caractère exceptionnel de sa carrière et son immense contribution au développement de l’École de psychologie de l’Université Laval et, plus largement encore, au développement de la psychologie comme science et profession.

Aussi exigeant que généreux envers ses étudiants, Janel Gauthier a su leur communiquer ses connaissances, son expertise et sa passion pour la psychologie, formant ainsi de très nombreux professionnels, chercheurs ou praticiens qui occupent aujourd’hui de hautes fonctions au Canada ou ailleurs dans le monde. Clairvoyant, le professeur Gauthier a été l’un des premiers au Canada à promouvoir le modèle du «savant-praticien», modèle qui est devenu un cadre de référence pour la formation en psychologie clinique et qui a donné naissance à plusieurs programmes de doctorat menant au grade de docteur en psychologie. Le premier programme du genre agréé par la Société canadienne de psychologie a d’ailleurs été créé à l’École de psychologie de l’Université Laval sous sa direction. Auteur réputé et conférencier recherché, Janel Gauthier a également mené des recherches qui ont eu de nombreuses retombées positives sur le traitement de la douleur, de l’anxiété, de la dépression, du deuil et d’une faible estime de soi.

Tout au long de ses 34 années de carrière à l’Université Laval, le professeur Gauthier a été appelé à occuper des postes de grande importance au sein de sociétés scientifiques canadiennes et internationales. Il a notamment présidé le comité ad hoc qui a rédigé la Déclaration universelle des principes éthiques pour les psychologues, déclaration qui, au terme de six années de recherche et de consultation, a été adoptée à l’unanimité en 2008 par les organisations qui en avaient parrainé l’élaboration, soit l’Union internationale de psychologie scientifique et l’Association internationale de psychologie appliquée. Depuis, cette déclaration sert de guide aux organisations nationales ou internationales qui souhaitent rédiger un code d’éthique ou le mettre à jour.

Au fil des ans, de nombreux prix et marques de reconnaissance sont venus témoigner de la très haute estime de la communauté internationale pour Janel Gauthier, qui préside l’Association internationale de psychologie appliquée depuis juillet 2014. Il est le premier Canadien à occuper cette importante fonction depuis la création de l’association, en 1920.

Recruté comme professeur adjoint à l’École de psychologie de l’Université Laval en 1978, Janel Gauthier a été agrégé en 1981 et titularisé en 1985. En plus d’enseigner la psychologie clinique, la psychologie de la santé et l’éthique, il a assumé plusieurs fonctions administratives, dont la direction de programmes. Il a pris sa retraite comme professeur en janvier 2012.

Ella Hermon

Une ouverture intellectuelle remarquable
Professeure émérite

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Chercheuse et conférencière de réputation internationale, la professeure Ella Hermon est une des plus grandes spécialistes de l’histoire de l'Antiquité romaine.

Au début des années 1980, Ella Hermon est devenue l’unique professeure du Département d’histoire de l’Université Laval responsable de l’histoire romaine, un champ majeur de l’historiographie. Loin de s’isoler, elle s’engage alors dans l’enseignement et la recherche universitaires avec ouverture et audace, si bien qu’elle devient rapidement un véritable phare sur la scène internationale en histoire romaine. Sollicitée à l’étranger – où elle accepte occasionnellement des tâches d’enseignement ou de recherche – Ella Hermon a enseigné aux trois cycles de formation au Département d’histoire de l’Université Laval pendant trois décennies. Elle a dirigé près de 20 mémoires de maîtrise et près d’une dizaine de thèses de doctorat tout en animant de façon particulière la vie scientifique des étudiants inscrits aux cycles supérieurs en créant un groupe de recherche à leur intention, et en favorisant leur participation aux nombreuses rencontres scientifiques qu’elle a organisées.

Ella Hermon a également influencé nombre de chercheurs internationaux en ne cessant d’innover sur le plan des thématiques de recherche, apportant des contributions majeures à l’histoire agraire, aux problèmes de la terre appréhendés dans leurs dimensions juridique, sociale et politique, ou encore à l’histoire environnementale comparée, domaine relativement nouveau qu’elle a contribué à défricher. La professeure Hermon a également démontré une capacité exceptionnelle à rassembler des chercheurs provenant d’horizons thématiques différents, ce qui a permis des avancées méthodologiques majeures sur la connaissance de l’évolution des concepts environnementaux (gestion intégrée des ressources naturelles et des ressources en eau en particulier, éthique de gestion) et, plus récemment, sur l’écosystème des zones deltaïques et des littoraux (riparia). En 2003, Ella Hermon a été nommée titulaire de la Chaire de recherche du Canada (niveau 1) en interactions société-environnement naturel dans l’Empire romain. Sous son leadership, la Chaire a été à l’origine de publications et de colloques qui ont largement contribué à l’avancement de la science et à la reconnaissance de l’Institut d’études anciennes de l’Université Laval. En 2008, la professeure Hermon a été reçue membre de l’Académie des arts, des lettres et des sciences humaines de la Société royale du Canada. La liste des publications d’Ella Hermon est aussi longue que prestigieuse, ce qui témoigne d’une force de travail et d’un rayonnement exceptionnels. Son expertise est d’ailleurs sollicitée aussi bien aux États-Unis et en France qu’en Grèce, en Espagne, en Italie, aux Pays-Bas, en Pologne, en Russie, en Israël et en Nouvelle-Zélande.

Docteure en histoire, Ella Hermon a d’abord enseigné en Israël et à Ottawa avant d’être embauchée comme professeure adjointe au Département d’histoire de l’Université Laval, en 1981. Elle a obtenu son agrégation en 1984, puis a été titularisée en 1990. Au terme d’une carrière universitaire qui s’est échelonnée sur 30 ans, la professeure Hermon a pris sa retraite en septembre 2011. Depuis, elle poursuit ses activités à titre de professeure associée au Département d’histoire.

René Lamontagne

Un bâtisseur au grand cœur
Professeur émérite

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Homme d’action et d’engagement, René Lamontagne a joué un rôle déterminant dans la naissance et la croissance de la médecine familiale comme discipline académique à l’Université Laval et au Québec.

René Lamontagne est considéré comme un des pionniers de l’enseignement de la médecine familiale au Québec, et il a joué un rôle précurseur dans le développement des structures d’enseignement de cette discipline. Dès 1971, avant même que les unités de médecine familiale n’existent, il contribuait à la formation des tout premiers résidents en médecine familiale. Et dès 1976, il fondait l’Unité de médecine familiale Saint-Sacrement (qui deviendra par la suite l’UMF Haute-Ville). Tout au long de sa carrière universitaire, qui s’est échelonnée sur 31 années, René Lamontagne a formé des centaines d’étudiants, offrant à chacun d’eux un modèle de compétence, d’engagement et de générosité exceptionnel.

Des qualités de gestionnaire lui ont également permis de s’engager dans le développement de la Faculté de médecine. Acceptant d’abord les fonctions de directeur du Département de médecine familiale (1991-1998), il est ensuite devenu vice-doyen exécutif de la Faculté (1998-2006), vice-doyen au développement (2006-2008), puis adjoint au doyen à la Direction des communications et de la philanthropie (2008-2012). Il a ainsi joué un rôle de premier plan lors de l’imposant projet de rénovation et d’agrandissement du pavillon Ferdinand-Vandry. C’est aussi sous l’égide de René Lamontagne que la philanthropie a pris son essor au sein de la Faculté de médecine. Son engagement envers les étudiants et son désir de les soutenir pendant leur formation le poussèrent à mettre en place une importante structure de fonds et de chaires dédiés à l’excellence universitaire, au respect des valeurs humanistes, et à l’esprit d’engagement. La mise en place d’un important mouvement philanthropique au sein de la Faculté de médecine constitue d’ailleurs un des plus importants legs de René Lamontagne.

La contribution déterminante de René Lamontagne au développement de la médecine familiale comme discipline académique a été reconnue par ses pairs, qui l’ont honoré à plusieurs reprises sur la scène nationale. Le Collège des médecins de famille du Canada l’a d’abord élevé au rang de Fellow en 1997, avant de lui remettre son Prix d’excellence, en 2007. De son côté, l’Association des médecins de langue française du Canada lui a décerné le prix Médecin de cœur et d’action afin de souligner l’importance de son engagement et de ses qualités humaines.

Diplômé de la Faculté de médecine de l’Université Laval, René Lamontagne a commencé sa carrière d’enseignement au sein de son alma mater en 1969. Il est devenu professeur au Département de médecine sociale et préventive (aujourd’hui Département de médecine familiale et de médecine d’urgence) en 1980. Il a été agrégé en 1985, et titularisé en 1998. René Lamontagne a pris sa retraite le 1er septembre 2011.

Jacques Lapointe

Un professeur et un mentor dévoué à la recherche
Professeur émérite

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Considéré comme une référence mondiale et un des meilleurs chercheurs canadiens dans le domaine de la biologie moléculaire, le professeur Jacques Lapointe est à l'origine de découvertes fondamentales dans le monde microbien.

Engagé à titre de professeur adjoint au Département de biochimie en 1973, Jacques Lapointe a été promu au rang de titulaire en 1981.

Élu meilleur professeur de biochimie en 1991 par les étudiants de premier cycle du Département de biochimie, de microbiologie et de bio-informatique, le professeur Jacques Lapointe a enseigné pendant 38 ans à la Faculté des sciences et de génie ainsi qu'à la Faculté de médecine. Comme directeur de thèse, il avait la réputation d'être exigeant, rigoureux et soucieux de la réussite de ses étudiants, avec lesquels il a su établir de saines relations de collaboration. Au cours de sa longue carrière universitaire, il a dirigé, codirigé ou suivi 123 étudiants aux cycles supérieurs et aux études postdoctorales. Il a donné à chacun la possibilité d'aller suivre des cours à l'étranger ou de présenter les résultats de ses propres recherches dans le cadre de colloques internationaux. Sous sa direction, plusieurs de ses anciens étudiants ont développé les qualités et les aptitudes leur permettant d'assumer à leur tour, et avec succès, les fonctions d'enseignant, de chercheur et de mentor.

Depuis plus de 40 ans, le professeur Lapointe joue également un rôle de premier plan dans le domaine de la biosynthèse des protéines. Il a, entre autres, largement contribué à éclairer l'interaction de plusieurs enzymes (aminoacyl-ARNt synthétases et aminoacyl-ARNt amidotransférases) avec leurs substrats, en particulier avec les acides ribonucléiques de transfert (ARNt). Ses recherches lui ont d'ailleurs valu la reconnaissance de ses pairs au Canada, en France et aux États-Unis.

Auteur d'une centaine d'articles publiés dans les revues les plus renommées de son domaine, Jacques Lapointe a également exposé le fruit de ses recherches à plusieurs reprises et prononcé un grand nombre de communications dans le cadre de colloques nationaux ou internationaux. À cette reconnaissance internationale s'ajoute celle du Conseil de recherches en sciences naturelles et génie du Canada, qui lui octroie des subventions de recherche à la découverte de façon quasi continue depuis plus de 40 ans. Cet organisme l'invite régulièrement à siéger au sein de comités de sélection et d'évaluation.

Le professeur Lapointe a également joué un rôle crucial dans l'établissement de collaborations interuniversitaires France-Québec, pour le plus grand bénéfice des étudiants. Sa grande expertise dans le domaine de la biosynthèse des protéines lui a permis d'accueillir un nombre important de chercheurs de l'étranger, que ce soit à titre de conférencier ou de professeur invité, aidant ainsi plusieurs générations d'étudiants à accroître leur intérêt pour la science et à être ouverts sur le monde.

À la retraite depuis 2012, il poursuit ses activités à titre de professeur associé à la Faculté des sciences et de génie.

Marcel Lebel

Un engagement de tous les instants
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Scientifique réputé sur la scène internationale, Marcel Lebel est une des figures marquantes de la néphrologie dans le domaine de l'hypertension artérielle au Québec.

Chercheur-clinicien réputé et enseignant apprécié de ses étudiants, Marcel Lebel a œuvré pendant 38 ans au sein du Département de médecine de l’Université Laval, où il a contribué à la formation de nombreux étudiants en recherches clinique et fondamentale et supervisé de façon continue des résidents en médecine interne et en néphrologie. En 2010 et 2011, sa contribution à la formation d’une relève de qualité dans la région de Québec a été soulignée à deux reprises, d’abord par le Club de recherches cliniques du Québec, qui a octroyé à Marcel Lebel le titre de Mentor scientifique de l’année 2010, puis par la Faculté de médecine de l’Université Laval, qui lui a décerné son prix Carrière afin de saluer la qualité de son implication auprès de ses étudiants et collègues du Département de médecine. De plus, afin de faciliter le recrutement et l'établissement de nouveaux chercheurs en néphrologie, il a créé, en collaboration avec la Fondation de l'Université Laval et Amgen Canada, la Chaire de recherche en néphrologie Amgen.

Marcel Lebel a été un des premiers néphrologues au Québec à mener de front une carrière de chercheur et de clinicien. Sa carrière s’est déroulée à L'Hôtel-Dieu de Québec du Centre hospitalier universitaire de Québec (CHUQ), où il a établi le premier laboratoire de recherche en hypertension et en néphrologie de la capitale. Il y a mené des activités de recherche intense sur l’hypertension artérielle primaire et secondaire, et plus particulièrement sur l’augmentation de la pression sanguine associée à la thérapie de remplacement par l’érythropoïétine en insuffisance rénale. Il s’est également engagé dans le développement de sa Faculté et dans celui d’organismes de recherche en acceptant d’importantes tâches de gestion: il a notamment dirigé l’Unité de recherche clinique de l’Hôtel-Dieu de Québec de 1987 à 1999, présidé la Société canadienne de néphrologie (1991-1993) et Hypertension Canada (2004-2006), assumé la direction du programme NET des IRSC (2002-2007), dirigé l’axe « Métabolisme, santé vasculaire et rénale » du CHUQ (2004-2008), et œuvré à la Fondation canadienne du rein à titre de membre du conseil, de conseiller scientifique, et de mentor du programme national de formation scientifique et d'encadrement des chercheurs.

En 2003, Marcel Lebel devenait Fellow de l’American Heart Association; en 2007, il recevait le prix Reconnaissance de la Société québécoise d’hypertension artérielle; en 2008, la Fondation canadienne du rein lui remettait le prix du Fondateur alors qu’Hypertension Canada lui décernait son prix Reconnaissance; en 2012, c’était au tour de la Société québécoise d’hypertension artérielle d’honorer Marcel Lebel, alors que ce dernier concluait sa carrière en publiant, en collaboration avec un groupe de recherche américain, un article sur le syndrome de Gordon dans la prestigieuse revue Nature.

Diplômé de l'Université Laval, de l'Institut de recherches cliniques de Montréal et de l'Université de Glasgow, en Écosse, Marcel Lebel a été nommé professeur adjoint à la Faculté de médecine en 1974, a été agrégé en 1986, puis a été promu au rang de professeur titulaire en 1990. En juin 2012, il a mis un terme à 38 années de vie universitaire en prenant officiellement sa retraite.

Alain Martel

Une contribution remarquable à l'enseignement
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Chercheur de renommée mondiale et cofondateur du Centre interuniversitaire de recherche sur les réseaux d'entreprise, la logistique et le transport (CIRRELT), le professeur Alain Martel a mené une carrière aussi remplie que méritoire au sein de la Faculté des sciences de l'administration de l'Université Laval.

Après avoir complété ses études supérieures en recherche opérationnelle et en génie industriel à l'Université de Birmingham, en Angleterre, il a débuté sa carrière professorale au Collège militaire royal de Saint-Jean, en 1973. C'est à titre de professeur agrégé qu'Alain Martel entre au service de la Faculté des sciences de l'administration de l'Université Laval, en 1978. Il est titularisé en 1990. Infatigable passionné, il a apporté une contribution exceptionnelle au développement de sa faculté. Il a créé près de 30 cours aux 3 cycles de formation, en faisant un usage précurseur des nouvelles technologies de l'information et en dirigeant ou en codirigeant une quarantaine d'étudiants aux cycles supérieurs.

Le professeur Martel a reçu plus de 3 M$ en subvention de recherche sur une base individuelle au cours de sa carrière. Ses publications – 200 articles scientifiques et documents techniques – l'ont amené à prononcer autant de conférences de par le monde. Ses travaux ont essentiellement porté sur la réingénierie des réseaux logistiques, la gestion des approvisionnements et la conception de systèmes de planification distribués. Ils ont notamment conduit à des innovations technologiques commercialisées au Canada comme à l'étranger et à des applications qui ont optimisé les plans et les systèmes d'entreprises commerciales, publiques et militaires.

Les travaux en gestion des opérations forestières qu'il a menés avec le consortium de recherche FORAC, qu'il a cofondé, ont favorisé la transformation des pratiques de l'industrie forestière. L'importance et la remarquable qualité des travaux accomplis par l'équipe du FORAC ont d'ailleurs été soulignées, en 2013, par le prix Brockhouse du Canada pour la recherche interdisciplinaire en sciences et en génie. Le professeur Martel a également codirigé le Centre de recherche sur les technologies de l'organisation réseau (CENTOR) à trois reprises. La qualité exceptionnelle de son travail a été soulignée par deux prix OCTAS, quatre prix facultaires, le Prix du mérite de la Société canadienne de recherche opérationnelle et par de nombreuses autres marques de reconnaissance.

La Suisse, la France, les États-Unis, le Brésil et de nombreux pays d'Afrique ont fait appel à ses compétences de professeur et de chercheur. À la retraite depuis septembre 2012, Alain Martel continue de donner des formations à l'international et vient de terminer un ouvrage sur l'état de l'art en design de réseaux logistiques, qui sera prochainement publié par Springer.

Marc Pelchat

Dans un esprit d'ouverture et de collaboration constante
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Humaniste engagé, le professeur Marc Pelchat a marqué l'histoire de la Faculté de théologie de l'Université Laval (devenue depuis la Faculté de théologie et de sciences religieuses), où il a été recruté en 1987 comme professeur adjoint. Titularisé en 1997, il accepte, la même année, le premier de trois mandats comme doyen de sa faculté. Il a également été doyen de la Faculté des études supérieures et postdoctorales ainsi que président par intérim de la Commission de la recherche et président du Comité des doctorats d'honneur.

Le professeur Marc Pelchat a instauré de nouveaux champs de connaissances à la Faculté de théologie et de sciences religieuses, notamment dans le domaine du patrimoine et du tourisme religieux, et stimulé la diffusion des connaissances en cofondant la Corporation du patrimoine et du tourisme religieux de Québec. Il a également démontré un remarquable engagement dans le soutien à l'enseignement en occupant notamment les fonctions de directeur d'ensemble des programmes de premier cycle et de doyen. C'est d'ailleurs pendant son premier décanat qu'il a doté sa faculté d'un éventail complet de programmes en sciences des religions, créant entre autres un baccalauréat intégré multifacultaire et un doctorat conjoint avec deux autres universités québécoises.

Au cours de son dernier mandat, le doyen Marc Pelchat a relancé les travaux en vue de la réhabilitation du grade canonique au baccalauréat en théologie en favorisant la création d'une formation philosophique préparatoire, en partenariat avec la Faculté de philosophie. Le doyen Pelchat a également été un grand bâtisseur en initiant la création de la Chaire de théologie Monseigneur-de-Laval (dont il a été titulaire de 2006 à 2015), de la Chaire Religion, spiritualité et santé ainsi que de la Chaire de leadership en enseignement en théologie sacramentaire et liturgie. Au cours de ses 12 années de décanat, il a donné une forte impulsion au développement de la philanthropie au sein de sa faculté et s'est résolument engagé auprès de la Fondation de l'Université Laval.

Le professeur Marc Pelchat a également conduit d'importantes activités de recherche pendant toute sa carrière universitaire, contribuant de manière déterminante à la création de la Société internationale de théologie pratique et cofondant la collection Théologies pratiques. En dépit de ses obligations de gestionnaire, le professeur Pelchat a trouvé le temps de publier de nombreux écrits scientifiques, de codiriger sept ouvrages collectifs qui illustrent avec éloquence sa capacité à travailler en collaboration ainsi que d'organiser plusieurs congrès scientifiques et colloques. Retraité depuis 2013, Marc Pelchat poursuit ses activités à titre de professeur associé, de vicaire général de l'Archidiocèse de Québec et d'ombudsman de l'Université Laval par intérim.

Claude Poirier

La constitution d’une œuvre patrimoniale
Professeur émérite

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Cofondateur du Trésor de la langue française au Québec, le linguiste Claude Poirier a, par la richesse et la qualité de ses travaux, fait de l’Université Laval la référence en matière de français des Amériques et de français du Québec.

Pendant plus de 35 ans, Claude Poirier s’est investi dans la description du français québécois et de son histoire. Son nom est étroitement associé à l’équipe du Trésor de la langue française au Québec (TLFQ), qu’il a fondée avec Marcel Juneau dans les années 1970 et dirigée de 1983 à 2011. Avec son équipe, le professeur Poirier a constitué à l’Université Laval le fonds d’archives le mieux documenté sur le français d’Amérique du Nord. Aujourd’hui, une partie du TLFQ est diffusée sur le Web sous forme de base de données, dont un corpus de 400 000 citations extraites de sources variées et illustrant l’histoire du français québécois depuis le XVIe siècle et un index lexicologique comptant plus d’un demi-million d’entrées. Considéré comme un bien patrimonial, le TLFQ est consulté régulièrement par des chercheurs et stagiaires du monde entier.

Le professeur Poirier a également développé une expertise unique en matière de description lexicale, et a été associé à 11 projets de dictionnaires, au Québec et en France, dont le Dictionnaire du français plus (Centre éducatif et culturel, 1988). Sa principale réalisation lexicographique reste le Dictionnaire historique du français québécois (1998), constitué à partir du TLFQ, et qui a reçu les meilleures évaluations au pays comme à l’étranger. C’est d’ailleurs à la suite de cette publication que la France a élevé Claude Poirier au rang de chevalier des Arts et des Lettres, en 1999, et que la Société royale du Canada l’a élu membre, en 2000. Quelques années plus tard, soit en 2005, c’était au tour de l’Office québécois de la langue française de remettre un prix au professeur Poirier pour la promotion d’une langue de qualité dans l’enseignement collégial et universitaire. La même année, le Conseil supérieur de la langue française le nommait membre de l’Ordre des francophones d’Amérique.

Auteur de nombreuses publications scientifiques qui ont apporté une contribution majeure à l’avancement du savoir dans le domaine de la linguistique, Claude Poirier a également eu le souci de vulgariser ses résultats de recherche afin d’assurer leur diffusion auprès des non-spécialistes. En outre, il a dirigé 22 mémoires de maîtrise et 6 thèses de doctorat, et supervisé environ 250 assistants de recherche et plus de 125 stagiaires. Membre du comité de rédaction de la Revue québécoise de linguistique de 1985 à 1989 et du conseil scientifique du Journal of French Language Studies (Cambridge University Press, Angleterre) de 1996 à 2006, il a fait partie du comité scientifique du réseau Étude du français en francophonie de l'Agence universitaire de la Francophonie de 1990 à 2008. Depuis 1995, le professeur Poirier est un des responsables du projet international du «Trésor des vocabulaires français».

Claude Poirier a été professeur de linguistique à l’Université Laval de 1975 à 2010. Titularisé en 1985, il a pris sa retraite en 2010. Il poursuit sa carrière comme professeur associé au Département de langues, linguistique et traduction et travaille notamment à une chronologie du français québécois.

Michel Roy

Faire progresser la médecine et les soins de santé à la population
Professeur émérite

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Pionnier nord-américain des méthodes chirurgicales minimalement invasives, Michel Roy a montré au reste de l'Amérique du Nord qu’une petite équipe francophone pouvait influencer positivement la médecine.

Professeur et chercheur réputé ici comme à l’étranger, clinicien et gestionnaire de grande envergure, Michel Roy porte de multiples chapeaux, mais un de ceux qui lui vont le mieux est celui de pionnier des nouvelles technologies chirurgicales en laparoscopie oncologique et en chirurgie radicale vaginale en Amérique du Nord. De fait, de ce côté-ci de l’Atlantique, Michel Roy a été le premier gynécologue-oncologue à pratiquer la trachélectomie radicale du col utérin assistée par laparoscopie, technique innovatrice et minimalement invasive qui permet de traiter certains cancers tout en préservant la fertilité des femmes. Il a ainsi non seulement posé un geste de portée internationale, mais il a aussi et surtout changé la vie de dizaines de femmes en leur permettant d’enfanter malgré un cancer du col de l’utérus. Une de ses patientes fut d’ailleurs la première Nord-Américaine à donner naissance après une telle intervention. De plus, Michel Roy a largement contribué à la promotion de cette technique, notamment en formant ses collègues du service de gynéco-oncologie de L’Hôtel-Dieu de Québec, qui compte maintenant près d’une centaine de naissances chez des patientes cancéreuses traitées par trachélectomie radicale vaginale.

Michel Roy a également apporté une contribution remarquable à la prévention du cancer du col utérin en participant très activement aux travaux de comités nationaux visant l’instauration d’un programme organisé de dépistage et celle d’un registre central dans la province. Il s’est également distingué comme gestionnaire à la tête du Département d’obstétrique et de gynécologie de la Faculté de médecine, de la division oncologie-gynécologie. Membre fondateur de la Société de gynécologie-oncologie du Canada en 1979, il a été membre de son comité de direction jusqu’en 1988. Il a siégé au conseil de direction de la Société internationale d’oncologie gynécologique pendant 5 ans. Michel Roy a également présidé la Société canadienne des colposcopistes de 1992 à 1994, le Regroupement des gynécologues oncologues du Québec de 2005 à 2008, et la Société internationale pour l’étude des maladies vulvaires. Ses qualités d’enseignant ont été reconnues par les étudiants, les résidents et ses pairs, qui lui ont accordé le prix d’excellence de l’International Papillomavirus Society, les médailles du Président de la Société des obstétriciens et gynécologues du Canada et de la Société de gynécologie oncologique du Canada, le prix Sirius du CHUQ, et les mentions Mentor de l’année du Collège royal du Canada ainsi que Professeur par excellence du Council on Resident Education in Obstetrics and Gynecology et de l’Association des professeurs d’obstétrique et gynécologie du Canada. Enfin, Michel Roy a été un des deux coprésidents d’honneur du Congrès international EUROGIN, tenu en Italie en novembre 2013.

Michel Roy a été embauché comme professeur adjoint à l’Université Laval en mars 1976. Agrégé en juin 1981, il a été nommé professeur titulaire en juin 1985. Officiellement, il a pris sa retraite le 1er septembre 2012, mais il poursuit ses activités au sein de la Faculté de médecine à titre de professeur titulaire de clinique et au sein du Centre hospitalier universitaire de Québec comme gynécologue-oncologue.

Jean Sexton

Un professeur-chercheur fortement engagé dans sa communauté
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Pionner des relations industrielles au Québec et expert des relations du travail dans l’industrie de la construction, le professeur Jean Sexton est une figure marquante de la Faculté des sciences sociales de l’Université Laval.

Jean Sexton a enseigné pendant plus de 30 ans au sein du Département des relations industrielles. Il a notamment conçu plusieurs cours en relations du travail et en politiques de la main-d’œuvre, provoquant ses étudiants et les poussant sur les chemins de l’excellence en employant des méthodes pédagogiques originales. Pendant toutes ces années d’enseignement, Jean Sexton a également occupé une place prépondérante comme penseur du monde du travail et acteur dans ce domaine au Québec comme ailleurs dans le monde, laissant une marque importante dans le monde de la construction.

Fortement engagé dans la communauté, le professeur Sexton a conseillé de nombreuses organisations publiques, syndicales et patronales ainsi que de nombreux ministères des gouvernements du Québec et du Canada, plaçant régulièrement le Département des relations industrielles de l’Université Laval à l’avant-scène médiatique. Dès le début de sa carrière, il a été appelé à siéger au sein de la prestigieuse Commission Cliche sur l’exercice de la liberté syndicale dans l’industrie de la construction, créée en 1974, permettant à ses étudiants d’accéder aux débats. Reconnu comme expert des relations du travail dans l’industrie de la construction, son expertise a été requise au Québec et aux États-Unis: il a notamment coprésidé la Commission sur la stabilisation du revenu et de l’emploi des travailleurs de la construction au Québec, été commissaire de la Commission d’enquête sur les dépassements de coûts et de délais du chantier de la Société Papiers Gaspésia, en plus d’agir comme conseiller à la New York State Organized Crime Taskforce.

Auteur prolifique et conférencier recherché, ce professeur-chercheur a signé plusieurs publications marquantes, dont l’ouvrage de référence en relations industrielles Initiation à la négociation collective, écrit en collaboration avec Pier-Luc Bilodeau, un de ses anciens étudiants au doctorat. À sa façon et avec conviction, le professeur Jean Sexton a défendu une vision progressiste et pragmatique des relations du travail, vision qui emprunte à la fois à celles du fondateur de la Faculté des sciences sociales, le père Georges-Henri Lévesque, et de son maître à penser, l’abbé Gérard Dion, fondateur du Département des relations industrielles.

En 1972, Jean Sexton a commencé une carrière d’enseignement et de recherche à l’Université Laval dans les domaines des relations du travail et des politiques de la main-d’œuvre; il a été titularisé en 1982 et a pris sa retraite en 2006. De 1972 à 2000, le professeur Sexton a également assumé les fonctions de directeur adjoint, puis de directeur de la revue Relations industrielles/Industrial Relations Journal, seule revue scientifique du genre publiée en Amérique du Nord. Enfin, il a été secrétaire-trésorier (1975-1978) et président (1988-1989) de l’Association canadienne des relations industrielles, qui lui a décerné le prix Gérard-Dion en 2006.

Marius Thériault

Un exemple rare de véritable connaissance encyclopédique
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Pionnier du traitement géographique de l'information, le professeur Marius Thériault est une référence sur la scène internationale en matière de modélisation des phénomènes spatialisés. Recruté comme professeur assistant au Département de géographie de l'Université Laval en 1979, Marius Thériault a été titularisé en 1993.

Admiré et respecté par ses collègues et ses étudiants, le professeur Thériault a eu une carrière exceptionnelle d'une durée de 35 ans à l'Université Laval. Enseignant exemplaire, doué et attentionné, il a donné pas moins de 24 cours différents avec toujours le même souci de favoriser l'apprentissage. Entièrement dévoué aux objectifs et aux valeurs de l'Université, il a fait montre d'une grande générosité envers ses étudiants et n'a jamais ménagé ses efforts pour leur donner une formation de grande qualité. Tout au long de sa carrière, il a dirigé ou codirigé 86 étudiants aux cycles supérieurs et stagiaires postdoctoraux, dont plusieurs mènent aujourd'hui des carrières remarquables en milieu universitaire, public ou privé.

Chercheur prolifique, à la fine pointe des connaissances et jouissant d'une grande renommée internationale, le professeur Marius Thériault se classe dans le peloton de tête des chercheurs québécois dans le vaste domaine des sciences humaines. Sa productivité scientifique exceptionnelle – plus d'une centaine d'articles avec comités de lecture, 9 livres, ouvrages collectifs ou logiciels, 24 chapitres de livres et près de 200 communications scientifiques – n'a d'égale que la qualité de ses travaux, qui ont été plusieurs fois récompensés par des prix prestigieux. Doté d'une rare capacité à identifier l'essence de problématiques scientifiques complexes, d'en tirer des solutions méthodologiques originales et de les appliquer avec succès, le professeur Thériault a gagné le respect de ses pairs. Notamment celui des chercheurs étasuniens, français, belges, suisses et italiens, qui le considèrent comme un modèle et «un exemple rare de véritable connaissance encyclopédique et de grande rigueur intellectuelle».

Il a aussi été professeur invité dans de grandes universités de France, de Belgique et de Suisse. Un de ses collaborateurs de longue date, François Des Rosiers, professeur à la Faculté des sciences de l'administration de l'Université Laval, souligne les grandes qualités humaines du professeur Thériault, qui représente à ses yeux «la crème de la crème de notre institution». Tout au long de sa carrière, Marius Thériault a su rester à l'affût des innovations dans ses domaines de recherche comme en matière de pédagogie universitaire, ce qui l'a notamment conduit à participer aux premiers développements de la cartographie, de l'analyse spatiale assistée par ordinateur et de la géomatique.

Directeur du Centre de recherche en aménagement et développement de 2000 à 2006, il a pris sa retraite en septembre 2013 et poursuit depuis ses activités à l'École supérieure d'aménagement du territoire et de développement régional à titre de professeur associé.

Marcel Viau

Un engagement innovateur tant du côté de l’enseignement que de celui de la recherche
Professeur émérite

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Figure de proue du développement de la théologie pratique, le professeur Marcel Viau a permis à l’Université Laval de se positionner comme chef de file dans ce domaine au Canada comme à l’étranger.

Professeur engagé et innovateur, Marcel Viau a apporté une contribution remarquable au développement de la Faculté de théologie et de sciences religieuses en développant notamment de nouveaux modes d’enseignement sous forme de stages ou de sessions intensives aux cycles supérieurs. Dès son arrivée à la Faculté, en 1984, il pilota la création du certificat en pastorale et en devint le premier directeur; ce programme est encore considéré comme une des plus grandes réalisations de l’Université Laval hors campus. En 1995, le professeur Viau mena une réflexion qui conduisit à la création du premier programme de doctorat professionnel en théologie pratique dans le monde francophone; lancé en 2001, ce programme positionne l’Université Laval comme chef de file dans ce domaine. Le professeur Viau a également contribué de manière notable au développement de l’enseignement à distance en études pastorales.

Marcel Viau s’est également illustré comme chercheur tout au long de sa carrière, participant dans les années 1980 à la fondation du Groupe de recherche en études pastorales (GREP). Dans les années 1990, il a exercé un leadership déterminant au sein de sa faculté en fondant, avec deux autres professeurs, le Groupe de recherche en théologie pratique. Il a également contribué à l’épistémologie de la théologie pratique en participant aux congrès de fondation de la Société internationale de théologie pratique et de l’International Academy of Practical Theology, et en signant des ouvrages marquants dans le domaine, dont Introduction aux études pastorales, publié en 1987, qui est rapidement devenu une référence. Sa trilogie, composée de La nouvelle théologie pratique (1993), Le Dieu du verbe (1997) et L’univers esthétique de la théologie (2002), l’a établi comme penseur original et innovateur, alors que son livre Précis de théologie pratique (2004) est, lui aussi, devenu un ouvrage de référence majeur.

Au service de l’Université Laval pendant 25 années, le professeur et chercheur Marcel Viau s’est également distingué dans des fonctions de gestion, soit comme directeur de section, directeur de programme, responsable facultaire de la recherche et doyen de la Faculté de théologie et de sciences religieuses. À ce poste, il a notamment favorisé le développement d’une culture philanthropique au sein de la faculté.

La carrière universitaire de Marcel Viau au sein de la Faculté de théologie et de sciences religieuses de l’Université Laval commence en 1984, alors que le nouveau docteur en théologie est recruté comme professeur adjoint. Marcel Viau obtient son agrégation en 1988, et sa titularisation en 1992. Après avoir assumé de nombreuses fonctions de gestion, il devient doyen de sa faculté de janvier 2005 à avril 2008. Au terme d’une carrière qui s’est échelonnée sur 25 ans, le professeur et chercheur Marcel Viau prend sa retraite en 2009.