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Sommité internationale dans le domaine des turbines hydrauliques, la professeure Claire Deschênes est également une pionnière dans l'univers du génie. Première femme professeure dans un département de génie à l'Université Laval, elle a œuvré durant sa fructueuse carrière à élargir la place des femmes en sciences et en génie.

Une expertise reconnue à l'international

Embauchée par le Département de génie mécanique en 1989, Claire Deschênes a d'abord mené des travaux sur les microturbines hydrauliques, avant d'orienter ses recherches vers les turbines de grande puissance afin de mieux intégrer les nouvelles sources d'énergie – solaire et éolienne – dans la production électrique. En 1994, elle a créé le Laboratoire de machines hydrauliques, qui est devenu, au fil du temps, une référence mondiale dans le domaine.

Reconnue autant pour ses grandes qualités humaines que ses hautes compétences professionnelles, Claire Deschênes a réussi un exploit peu commun : réunir des universitaires et des partenaires industriels compétiteurs, dans une même structure de recherche, pour développer ensemble des connaissances fondamentales et des solutions concrètes profitables à toutes et tous. Grâce à son leadership est ainsi né en 2007 le Consortium en machines hydrauliques – basé sur un travail collaboratif de nature précompétitive –, qui œuvre à mieux adapter les turbines au marché de l'hydroélectricité et à augmenter leur durée de vie. Ce consortium, que la professeure Deschênes dirige de main de maître, a permis au Québec d'établir un pôle majeur et unique de développement de turbines de grande puissance et d'accroître sa compétitivité dans l'industrie hydroélectrique. Le Consortium a d'ailleurs reçu, en 2014, le prix Synergie pour l'innovation du CRSNG.

La professeure Deschênes s'est brillamment illustrée sur les plans de la formation et de la recherche, notamment avec des subventions de plus de 20 M$ pour ses travaux. Auteure ou coauteure de plus de 100 articles, chapitres d'ouvrage collectif et comptes rendus de conférence, elle a également dirigé près de 50 étudiantes et étudiants aux cycles supérieurs et stagiaires postdoctoraux. 

Un engagement pour l'épanouissement des femmes

Seule étudiante de sa cohorte dans les années 70, Claire Deschênes a su tracer la voie pour d'autres femmes, animées comme elle par le désir de s'accomplir dans le domaine du génie. En tant que titulaire de la première Chaire CRSNG pour les femmes en sciences et en génie au Québec, de 1997 à 2006, elle a favorisé l'épanouissement professionnel de nombreuses femmes scientifiques et ingénieures. Cofondatrice de trois organisations pour soutenir la présence des femmes dans ces domaines – soit l'Association de la francophonie à propos des femmes en sciences, technologies, ingénierie et mathématiques, l'International Network of Women Engineers and Scientists, et l'Institut canadien pour les femmes en ingénierie et en sciences –, elle a promu le concept d'égalité dans le monde universitaire et la société en général. Directrice depuis 2017 de la revue multidisciplinaire Recherches féministes, elle est aussi profondément engagée dans la promotion des compétences féminines dans tous les champs de savoir.

Les grands accomplissements de Claire Deschênes ont déjà été salués par de nombreuses distinctions. Membre de l'Ordre du Canada, chevalière de l'Ordre du Québec, membre (fellow) d'Ingénieurs Canada, récipiendaire de deux doctorats honoris causa et lauréate de nombreux prix, dont un prestigieux Prix du Québec, soit le prix Lionel-Boulet – Recherche et développement en milieu industriel, cette professeure a su à la fois contribuer à l'évolution de la société et faire rayonner l'expertise québécoise à l'international.