Aida Bairam
Professeure émérite
Figure de proue mondiale en pharmacologie néonatale et en physiologie respiratoire du nouveau-né, la professeure Aida Bairam a su transformer les pratiques médicales néonatales à travers le monde et changer le devenir des nourrissons prématurés. Leader reconnue, elle a fondé la prestigieuse Société Legallois pour l’étude du contrôle respiratoire, qui réunit les meilleurs spécialistes, d’ici et d’ailleurs, dans ce domaine.
De grandes avancées en recherche respiratoire et en néonatologie
Formée en Syrie, en France et au Québec, Aida Bairam poursuit, dès 1984, des recherches sur le doxapram, un neurostimulant respiratoire. Engagée à l’Université Laval en 1993, elle s’impose rapidement comme une chercheuse de premier plan avec des travaux qui comparent la théophylline et la caféine dans le traitement de l’apnée des bébés prématurés.
Cette pionnière dans le contrôle de la respiration du nourrisson élargit ensuite ses recherches aux effets à long terme de l’hypoxie intermittente néonatale chez l’adulte. Elle mène notamment des travaux novateurs visant à mieux comprendre la morbidité respiratoire, cardiovasculaire et métabolique chez les adultes nés prématurément.
En tant qu’investigatrice principale de l’Université Laval pour d’importants essais cliniques multicentriques internationaux – notamment le Caffeine for Apnea of Prematurity Trial –, elle permet au Département de pédiatrie de se positionner comme un pôle important de la physiologie respiratoire. Puisqu’une partie de ses travaux utilisent des modèles animaux, Aida Bairam laisse également comme legs à l’Université une animalerie spécialisée qu’elle a elle-même mise sur pied.
Auteure de plus de 130 publications scientifiques avec comité de lecture et de trois chapitres d’ouvrage, elle est aussi conférencière invitée dans de nombreux congrès à travers le monde. Elle a siégé à des comités de rédaction de revues spécialisées et a collaboré à l’organisation d’une vingtaine de colloques. Très estimée de ses pairs, elle réussit à les mobiliser en 2003 au sein de la Société Legallois pour l’étude du contrôle respiratoire, qu’elle a présidée pendant sept ans. Ce regroupement anime toujours un symposium annuel de renom, qui contribue à dynamiser le réseau de la recherche respiratoire au Québec et à l’étranger.
Une carrière marquée par l’engagement
La professeure Bairam a transmis sa passion à travers une vaste gamme de formations, allant des cours de premier cycle jusqu’à l’enseignement aux résidentes et résidents en pédiatrie et dans d’autres spécialités. Elle a encadré avec rigueur et bienveillance 32 étudiantes et étudiants aux cycles supérieurs et stagiaires postdoctoraux, dont plusieurs ont obtenu des prix prestigieux. Pour souligner son apport exceptionnel à l’enseignement et à la recherche, un prix portant son nom est remis annuellement à une personne résidente en pédiatrie.
Elle s’est aussi impliquée dans la gouvernance universitaire, notamment en présidant le comité des bourses du doyen de la Faculté de médecine, et a aussi joué un rôle important dans des comités d’éthique de haut niveau, dont celui de la recherche clinique du CHU de Québec – Université Laval et le Comité central d’éthique de la recherche du ministère de la Santé et des Services sociaux.
Philanthrope engagée, elle a contribué au Fonds du Musée national des beaux-arts du Québec en appui à la jeunesse défavorisée et créé le Fonds de bourses Aida-Bairam pour soutenir les étudiantes et étudiants d’origine arabe. D’ailleurs, tous les bénéfices de la vente de ses livres – l’autobiographie Elle et elles, le recueil de réflexions Carnet d’Aida et le roman Le testament de Tante Mimi parus entre 2020 et 2025 – sont versés à ce dernier fonds. Dernièrement, grâce à un généreux don de sa part, la Faculté de médecine a pu acquérir deux tables d’anatomie et de dissection 3D.
Par son leadership, sa rigueur intellectuelle et son profond humanisme, la professeure Aida Bairam a laissé une empreinte remarquable sur la science médicale, le développement de l’éthique scientifique et la philanthropie.