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Fondatrice d’un programme de recherche novateur en épidémiologie, la professeure Chantal Brisson s’est consacrée à l’étude des stresseurs psychosociaux au travail et aux maladies qui en résultent, incluant l’hypertension artérielle, les maladies cardiovasculaires et les problèmes de santé mentale, et ceci bien avant que ces problèmes ne soient reconnus. Elle a ainsi profondément influencé le champ de la recherche et de la prévention en santé au travail, tant au Québec qu’à l’international.  

Des retombées concrètes pour la santé au travail et la prévention 

Formée à la fois en relations industrielles, en santé au travail et en épidémiologie, la professeure Brisson a bâti une expertise unique à l’intersection de ces domaines. Embauchée par le Département de médecine sociale et préventive en 1990, elle a développé un programme de recherche  articulé autour de trois grandes études longitudinales reconnues pour leur haute qualité. Ensemble, ces études ont démontré que les stresseurs psychosociaux au travail doublent le risque de récidive après un infarctus et augmentent significativement le risque d’hypertension artérielle, de maladies coronariennes et de dépression. Ces trois  études demeurent encore aujourd’hui une source prolifique pour la production de nouvelles connaissances.

Ses travaux ont été parmi les premiers à démontrer qu’il est possible de réduire les stresseurs psychosociaux au travail et la prévalence des problèmes de santé mentale et de l’hypertension qui en résultent. Ils ont été utilisés pour modifier la Loi sur la santé et la sécurité du travail, en y incluant l’obligation aux entreprises de prévenir les risques psychosociaux au travail, au même titre que les autres risques à la santé et à la sécurité du travail. Ses travaux ont également permis à l’Institut national de santé publique du Québec de développer des cadres théoriques de référence et des outils pratiques pour aider les entreprises et les équipes de santé au travail du réseau public à prévenir ces risques.  

Un rayonnement au-delà des frontières 

Ses travaux, financés à hauteur de 20 millions de dollars, ont généré 343 communications scientifiques, 102 communications en transfert de connaissances et 155 publications, notamment dans des revues scientifiques aussi prestigieuses que le Journal of the American Medical Association.  

La professeure Brisson a contribué à des ouvrages collectifs aux côtés de sommités mondiales comme les professeurs Töres Theorell (Suède), et Johaness Siegriest (Allemagne), en plus d’avoir joué un rôle actif au sein du comité dirigé par le professeur Robert Karasek (États-Unis). Son implication a mené à la validation internationale de l’instrument phare mesurant les stresseurs psychosociaux au travail, contribuant ainsi à l’essor de ce champ de recherche mondialement. Elle a aussi œuvré au sein de l’International Commission of Occupational Health, de comités scientifiques de conférences internationales et de jurys scientifiques québécois, canadiens et américain.  

Son apport à la formation de la relève constitue une autre retombée majeure de sa carrière. Elle a dirigé 28 mémoires de maîtrise, 15 thèses de doctorat et 4 stages postdoctoraux. Par son encadrement et son soutien, elle a favorisé un environnement inclusif et stimulant, inspirant plusieurs générations de scientifiques. Plusieurs des personnes qu’elle a supervisées poursuivent aujourd’hui une carrière en enseignement supérieur et en recherche. 

Par son engagement exemplaire en enseignement et son leadership scientifique, la professeure Chantal Brisson a laissé une empreinte durable. Elle a contribué significativement à l’avancement des connaissances, à la formation de nouvelles générations de chercheuses et chercheurs et à la prévention des risques psychosociaux au travail. Elle laisse un legs fort précieux, tant au Québec qu’à l’international.