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Première titulaire d’un doctorat francophone en sciences infirmières, la professeure Clémence Dallaire a joué un rôle fondateur dans l’institutionnalisation de cette discipline au Québec, au Canada et dans la francophonie. 

Un apport considérable à la reconnaissance des sciences infirmières

D’abord infirmière pendant une dizaine d’années, Clémence Dallaire a ensuite œuvré à définir le savoir universitaire infirmier, jouant un rôle clé dans le développement de thématiques de recherche sur les assises philosophiques et théoriques de la pratique infirmière, sur l’organisation et l’administration des soins et services, ainsi que sur l’évaluation des soins et des pratiques infirmières. Son ouvrage Le savoir infirmier : au cœur de la discipline et de la profession infirmière a marqué des générations d’étudiantes et étudiants. 

Professeure depuis 1998, elle a mené notamment des travaux sur le vieillissement, l’isolement social et les soins à domicile, tout en intégrant une dimension critique sur les enjeux de justice sociale et d’équité en santé. Son approche centrée sur une conception réflexive des soins, a nourri sa recherche et son engagement professionnel. Elle a multiplié les réalisations collaboratives en recherche et en diffusion des connaissances, jusqu’à assumer le rôle de directrice scientifique du centre de recherche du Centre intégré de santé et de services sociaux (CISSS) de Chaudière-Appalaches. Ces réalisations, qui se sont traduites par la mise en place d’interventions novatrices d’organisation de soins, ont nettement amélioré le système de santé au Québec.

Auteure de plus de 70 publications et d’une centaine de communications scientifiques, la professeure Dallaire a assumé la direction scientifique de trois rééditions du réputé Soins infirmiers : fondements généraux, un ouvrage incontournable dans la formation infirmière, et contribué à l’organisation de plus de 30 colloques internationaux et écoles d’été, laissant ainsi sa marque dans toute la francophonie. En parallèle, elle a présidé des instances nationales, telles que le comité de recherche et le conseil d’administration de l’Association canadienne des écoles de sciences infirmières, ce qui témoigne de son influence soutenue sur le développement de la discipline à l’échelle pancanadienne.

Parfaire la formation de la relève

Clémence Dallaire s’est distinguée par un leadership pédagogique transformateur, repensant les parcours de formation aux cycles supérieurs. Elle a occupé pendant près de 20 ans des fonctions de direction stratégique – dont celles de doyenne et de vice-doyenne à la recherche et aux études supérieures – tout en dirigeant le programme de doctorat. Pour elle, repenser le savoir infirmier allait de pair avec bonifier la formation universitaire, qui allait profiter des ponts – qu’elle a savamment su construire – entre les milieux de la recherche, de la pratique clinique et d'autres disciplines comme la sociologie et la philosophie, renforçant ainsi le caractère intersectoriel de sa vision de la profession infirmière.

Pour son généreux engagement envers la relève et son accompagnement bienveillant, les étudiantes et étudiants de la Faculté des sciences infirmières l’ont nommée lauréate du Prix carrière en 2015. Ce prix n’en est qu’un parmi d’autres. Elle a notamment reçu le prix Ethel-Johns, décerné par l’Association canadienne des écoles de sciences infirmières, et le prix Rachel-Bureau, remis par l’Ordre régional des infirmières et infirmiers de Québec. En 2017, elle a reçu l’Insigne du mérite de l’Ordre des infirmières et infirmiers du Québec – la plus haute distinction du domaine.

Par sa rigueur intellectuelle et son humanisme, Clémence Dallaire laisse un double héritage : l’élévation du savoir infirmier au rang de discipline universitaire reconnue, et une empreinte durable dans la culture de formation et de recherche en sciences infirmières.