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Figure majeure de la recherche environnementale, le professeur Warwick F. Vincent a consacré sa carrière à l’étude des écosystèmes aquatiques, avec une attention particulière aux régions polaires. Ses travaux pionniers ont mis en lumière la diversité insoupçonnée de la vie microbienne dans les eaux polaires ainsi que les répercussions des changements climatiques sur les milieux nordiques. 

Une sommité mondiale de la biodiversité des écosystèmes aquatiques

Entré au Département de biologie en 1990, le professeur Vincent a développé un programme de recherche sur les écosystèmes d’eau douce et la zone de transition vers l’eau salée dans les estuaires. Ses travaux ont révélé de nouveaux gènes, souches, espèces, communautés, processus et écosystèmes. Titulaire d’une Chaire de recherche du Canada pendant plus de 20 ans, il a signé plus de 400 articles scientifiques et 17 ouvrages, dont Les lacs, traduit en anglais, en chinois et en japonais et devenu une référence internationale. Ses travaux ont été cités à plus de 32 000 reprises, pour un indice h de 100. Il a également conçu une série de vidéos éducatives pour la Société internationale de limnologie, à laquelle ont collaboré des écologistes du monde entier, ce qui témoigne de son rayonnement scientifique mondial.

Pédagogue hors pair, il a dirigé plus de 80 étudiantes et étudiants aux cycles supérieurs et stagiaires postdoctoraux et a reçu, pour la qualité de son enseignement, dix prix Étoile de la Faculté des sciences et de génie. 

Un pilier de la recherche nordique

D’abord directeur, puis directeur scientifique du Centre d’études nordiques, Warwick F. Vincent a fait de cette structure un pôle d’excellence reconnu mondialement. La station de recherche de l’île Ward Hunt au Nunavut, l’observatoire environnemental le plus septentrional du monde, a vu le jour grâce à ses efforts. Il est également à l’origine du projet multidisciplinaire ADAPT, réunissant 15 laboratoires canadiens autour de la science intégrée du pergélisol, et a été un acteur clé du programme Sentinelle Nord. Il s’est aussi illustré en contribuant de manière significative aux succès et au rayonnement des programmes ArcticNet et Sentinelle Nord.

L'engagement du professeur Vincent pour la protection et la conservation des environnements polaires et mondiaux est exceptionnel. Ses recherches ont alimenté des stratégies et des politiques de surveillance et de protection de l'environnement, incluant les codes de conduite environnementaux pour l'Antarctique et les plans de gestion pour des zones de conservation dans l’Arctique. Il a également contribué à des actions de recherche et de gestion pour la conservation des eaux douces en Nouvelle-Zélande, en Amérique du Sud, au Canada, aux États-Unis, en Europe et au Japon. 

Engagé auprès des Premiers Peuples, il a notamment contribué à la fondation du Centre scientifique communautaire de Whapmagoostui-Kuujjuarapik au Nunavik, favorisant ainsi le dialogue et la coconstruction des savoirs entre scientifiques et membres des communautés inuites et cries.

L’influence de Warwick F. Vincent a été saluée par de nombreuses distinctions, dont la Médaille polaire du gouvernement du Canada, la médaille Martin-Bergmann de la Société géographique royale du Canada, le prestigieux prix Helmholtz (Allemagne) et un prix d’excellence décerné par le ministère espagnol de l’Éducation. Il a également reçu le prix canadien ArcticNet/APECS et le prix international Margalef pour son mentorat inspirant auprès des jeunes chercheuses et chercheurs. Membre de la Société royale du Canada et de celle de la Nouvelle-Zélande, il est reconnu comme l’un des chercheurs les plus influents de sa génération sur le plan environnemental.

Le professeur Warwick F. Vincent a façonné la recherche polaire au Québec et au Canada, tout en l’élevant au rang de référence internationale. Sa production scientifique remarquable incarne l’excellence universitaire et le rôle transformateur de la recherche pour l’avenir collectif.